Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

2,Argentine, Buenos Aires, El Centro.

2, Argentine, Buenos Aires, El Centro.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Apprendre la ville. Faire nos premiers pas dans la capitale fédérale un week-end de printemps austral frisquet.

 

 

Hier, samedi 12 octobre, des trombes d’eau se sont abattues sur la métropole argentine.

 

Un timide soleil a épongé les flaques, le vent s’est chargé du reste.

 

Notre première journée à Buenos Aires nous plonge dans une impression de « déjà vu », comme si nous étions en pays de connaissance :

 

On peut parfois s’imaginer à Madrid, parfois à Rome, les magasins « Carrefour » nous ramènent au pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rien à voir avec les grandes villes Sud-Américaines que nous avons en mémoire.

 

Rien de vraiment commun avec Bogota, Quito, Lima ou La Paz.

 

Pour achever de troubler l’esprit du voyageur, les Argentins que l’on rencontre sont Blancs pour la plupart, c’est le profil Caucasien qui domine.

 

Sous un cheveu noir intense, les visages cuivrés que l’on croise ne sont pas du pays, ils sont Péruviens, Equatoriens, Colombiens, Guatémaltèques…

 

 

Comme une passerelle jetée pardessus l’Atlantique, entre Europe et Amérique Latine, Buenos Aires affiche l’influence européenne sur un air de tango.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bruce Chatwin, écrivain voyageur amoureux de l’Amérique du Sud et inconditionnel de la Patagonie a bien cerné la ville :

 

 

« L'histoire de Buenos Aires est écrite dans son annuaire téléphonique. Pompey Romanov, Emilio Rommel, Crespina D. Z. de Rose, Ladislao Radziwil et Elizabeth Marta Callman de Rothschild - cinq noms pris au hasard parmi les R - racontent une histoire d'exil, de désillusion et d'angoisse derrière des rideaux de dentelle. »

 

 

Ici, on ne se sent pas touriste. A deux reprises on nous demandera conseil pour une adresse comme si nous étions de véritables porteños * de longue date.

 

 

Semblable à toutes les grandes métropoles, des dizaines de nationalités se mêlent, parfois s’ignorent, mais toutes se fondent dans la masse, garantissant un soupçon d’invisibilité relative.

 

 

 

La différence est ailleurs, manifeste, frappante, impossible de ne pas la remarquer.

 

 

 

 Aux portes d’élégantes brasseries style « vieille Europe », à proximité immédiate de belles adresses de restaurants à la mode, sur la Plazza De Mayo à deux pas de la « Casa Rosada » siège du pouvoir, sous la bannière bleue et blanche du drapeau de la nation, ils et elles sont là.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Souvent en chien de fusil, sur des cartons de fortune, emmitouflés dans des couvertures.

 

 Fantômes encore vivants de la faillite économique du pays, ces déclassés n’attendent plus rien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Effaçant de nos regards cette prégnante pauvreté, Buenos Aires nous apparaît comme une ville calme, apaisée ou peut être anéantie, on ne sait pas très bien.

 

La Plaza De Mayo encadrée par la Casa Rosada  et la cathédrale Metropolitana, témoin de l'histoire complexe de l'Argentine, semble attendre un souffle nouveau, un vent d'espoir peut être...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié le 24 juillet dernier à partir des chiffres du FMI et de la Banque Mondiale, l'Argentine est en tête du classement des pays émergents les plus vulnérables.

 

 

La fracture sociale est béante, il y a ceux qui font la queue pour obtenir une table au célèbre café Tortoni et savourer la magie du lieu qui a vu passer Carlos Gardel, Borges et Manuel Fangio entre autres vielles gloires, et ceux qui font la queue pour la distribution alimentaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un fossé profond entre deux mondes et vraisemblablement une inquiétude commune à deux semaines des élections.

 

 

L’accueil des Argentins nous rappelle l’affabilité des Colombiens, rapidement on se sent à l’aise. Courtoisie et gentillesse sont à l’ordre du jour.

 

 

Nous logeons dans une auberge de jeunesse (oui, oui, on y a toujours le droit !) à deux pas de l’Avenida 9 de Julio, date de l’indépendance du pays en 1816.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

El 9 de Julio est un immense boulevard large de près de 150 mètres qui traverse la ville. Son envergure autorise 18 voies de circulation séparées en quatre secteurs. En son centre trône un obélisque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une telle amplitude permet de grands rassemblements, des festivités, des manifestations et aussi… la venue rapide des blindés.

 

 

Ce week- end c’est jour de fête pour l’importante communauté Péruvienne de la ville :

 

Défilé costumé et fanfare qui ne semblent guère captiver les badauds déambulant le long des innombrables boutiques, cafés, magasins de luxe plantés en bordure des larges trottoirs du boulevard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois n’est pas (…et ne sera pas) coutume, c’est dimanche, nous attaquons un mythe, la viande argentine !

 

 

Restaurant vinothèque de qualité, on fera l’option de l’agneau et du bœuf arrosés d’un pinot de Mendoza.

 

C’est nickel, rien à dire dans ce décor feutré où on accompagne les plats sur des classiques de jazz.

 

La viande est goûteuse, le service soigné.

 

 

 

 

 

 

 

 

La viande ! Ce symbole de toute une nation au même titre que le futbol, nous aurons l’occasion d’y revenir, enfin je veux dire d’en parler…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme dans le ballon rond, tout ne semble pas très clair au royaume de la bidoche !

 

 

Demain, rendez-vous avec un autre mythe, une légende vivante, nous irons saluer Evita, du moins nous nous inclinerons devant sa sépulture, Eva Perón une icône qui demeure encore bien présente dans l’esprit des Argentins.

 

 

La nuit vient d’envelopper Buenos Aires. Sous des porches, sur les marches des églises, dans les locaux étroits des distributeurs bancaires, sans bruit, comme pour ne pas gêner, des corps s’allongent sous de fines couvertures.

 

  *Porteños : Habitants de Buenos Aires.

 

 

 

 



17/10/2019
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