Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Colombie 22, la Guarija, paradis ou enfer, c'est selon...

 

 

 

 

 

 

Colombie 22, 

 

 

 

La Guarijra, paradis ou enfer, c’est selon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Selon les vieux sages de la région colombienne du Chocó, Adam et Eve étaient noirs, et noirs étaient leurs fils Caïn et Abel.

 

 

Quand Caïn tua son frère d’un coup de bâton, la colère de Dieu tonna.

 

Devant la furie du Seigneur, l’assassin pâlit de culpabilité et de peur, et il pâlit et pâlit tant qu’il demeura blanc jusqu’à la fin de ses jours.

 

Nous, les Blancs, sommes tous fils de Caïn. »

 

 

Edouardo Galeanao

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même les moustiques ont déserté le secteur !

 

 

Trop hostile, trop aride, trop venté, trop de trop et pas assez du reste !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les insectes piquants, qui d’habitude si ardents à rappeler les tropiques des Caraïbes, ont laissé le champ libre aux cactus et arbustes épineux dans cette mer de sable cernée par l’océan.

 

 

 L’extrémité nord de la Colombie, un désert extrême :

 

 

La province la plus septentrionale de l’Amérique du Sud n’a jamais pu être domptée !

 

 

 

Les corsaires Anglais, les trafiquants d’armes Hollandais, le colonisateur Espagnol, tous, se sont cassés  les dents  face aux redoutables Indiens Wayuus, les rares âmes humaines  capables de survivre dans cet univers lunaire qui s’étend jusqu’au Venezuela tout proche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Guarija, une destination mythique, certains diront mystique,  où la mer a rendez-vous avec  la solitude du grand désert :

 

 

 

 

Des plages en exil dissimulées par de hautes dunes modelées par le vent.

 

 

Dans ce monde mit en quarantaine où le bleu et l’ocre jaune dominent, les marécages de mangroves apportent l’once de vert  à cette péninsule fiévreuse, territoire autonome des Wayuus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À Cabo de la Vela, le vent qui soulève  la poussière de ce petit village reculé de pêcheurs, fait aussi le bonheur des kite- surfeurs qui font gonfler leurs voiles haut dans le ciel azur.

 

 

 

 Depuis peu, les huttes traditionnelles en cactus se sont docilement rangées un peu plus loin sur le sable pour laisser la place à des cabañas plus confortables  destinées à un écotourisme naissant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les petits hospedajes qui disposent de l’eau douce, terriblement absente dans le pueblito, l’accès à l’eau potable est contingentée trois fois par jour, les familles bénéficient de réservoirs alimentés par des camions citernes en provenance d’Uribia, l’électricité fournie par des  générateurs éclaire la nuit tropicale  de 18 à 20 heures. 

 

 

 

 

 

Vapeurs de gasoil, humidité saline en suspension, pas de panneau solaire faute d’argent !

 

 

 

 

 

 En attendant l’aube, quelques réverbères apportent un halo tremblotant à la piste sablonneuse  qui sépare  le village des vagues scintillantes sous le clair de lune.

 

 

 

Couchers de soleil saisissants sur l’océan ou le désert, c’est au choix !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Encore plus perdu au milieu de nulle part, au bout d’interminables pistes qui semblent s’effacer sous la puissance d’un vent tournoyant, l’indispensable 4X4 qui nous trimballe vers ces improbables destinations insolites, s’échoue devant « bahia hondita » :

 

 

 

 

 

 Un simple quai  permet l’amarrage de quelques barques pour traverser un bras de mer encadré de mangroves et nous voilà à « Punta Gallinas », là où le continent sud-Américain expire devant la mer des Caraïbes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une dizaine de familles Wayuu s’éparpillent dans un décor western.

 

 

Des chèvres, des poules, quelques cochons noirs tournent autour des baraques.

 

 

D’impressionnantes  sauterelles géantes boulotent les rares arbustes rabougris.

 

 

À Punta Gallinas le vent semble tout emporter sauf l’essentiel de la misère.

 

 

 

Le dénuement, c’est ce qui pousse le mieux  dans cet enfer !

 

 

Et ça nous ne l’avions pas prévu !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Riche de ses mines de charbon, (plus grande mine de charbon à ciel ouvert du monde), la Guarija, rongée par la corruption, la soif, la faim, laisse disparaitre ses enfants indiens dans une détresse silencieuse que le gouvernement Colombien se refuse à voir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mortel ! :

 

 

 

 

« Las cifras de niños que mueren de hambre (y sed) en Colombia son alarmantes y vergonzosas.

 

 

 

 

Hace un año las2orillas.co denunciaba El caso de los 5000 niños que han muerto de hambre en La Guajira llega a la OEA, y el documental de Gonzalo Guillén como prueba que utilizará la comunidad indígena Wayúu para detener el exterminio de su etnia, a causa de que el río madre de la región que fue represado y su agua privatizada para el servicio de la industria agrícola y la explotación de la mina de carbón a cielo abierto más grande del mundo. »

 

 

 

 

 

 

Source :

 

 

Diana López Zuleta, Journaliste à «  Esnoticia ! ».

 

En date de février 2016.

 

 

La situation n’a pas changée depuis, malgré les diverses couvertures médiatiques dans le pays.

 

 

 

 

« En lo que va de año ya son 16 los niños de la etnia wayúu que han perdido la vida por falta de alimentos y atención médica en Colombia.

 

 

 

 

Otros cinco niños murieron por falta de alimento y atención social en La Guajira colombiana.

 

 

Se trata de una crisis humanitaria que atenta contra la vida de miles de personas que residen en esa región fronteriza al norte del país. »

 

 

 

 

Publié par Telesur, Décembre 2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques journalistes dénoncent courageusement ce scandale d’Etat tandis qu’à Ríohacha, capitale de la province, les agences d’excursions vantent et vendent à prix d’or les habituels trois jours aventureux  d’une « visite » dans la spectaculaire péninsule.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le touriste ne voit que ce qu’il veut bien voir.

 

 

 

Comment ne pas s’étonner de voir des enfants  désertant l’école pour vendre du gasoil au marché noir sur le bord des pistes ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Accrochés aux épines des cactus, des lambeaux de sacs plastiques flottent au vent, des débris de boites polystyrène jonchent un sol caillouteux et des bâches  noires de protection, déchirées, qui n’abritent plus grand-chose dans ce brûlant théâtre achèvent de vous convaincre que vous êtes bien au bout du monde !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des paysages d’exception à seulement une heure et demie d’avion de Bogota, une production de charbon en croissance remarquable, une ligne de chemin de fer récente tracée rectiligne dans le désert jusqu’au port minier de Puerto Bolivar, et au final pour les paysans Indiens, l’espoir qu’une pluie fantastique vienne faire oublier un instant la réalité de leur no man’s land  pourri par la contrebande, la misère, la faim, la soif et la mort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais à Punta gallinas, là où l’ultime péninsule du continent Sud-Américain  renonce à écarter l’océan davantage, il se pourrait bien que les plages les moins fréquentées de Colombie soient aussi les plus belles !

 

 

 

 

Certainement les moins foulées !

 

 

 

 

Une étrange beauté diablement sauvage.

 

Et puis, derrière le papier glacé des dépliants touristiques, une terrible réalité qui fait peur !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conseils aux voyageurs :

 

 

 

Les tour-opérateurs proposent la Guarijà au départ de Santa Marta ou Ríohacha pour respectivement 650 000 et 480 000 pesos, 2 nuits/ 3 jours tout inclus :

 

Transport, hébergement (hamacs) et nourriture :

 

Ce n’est pas donné du tout !

 

 

(210 et 155 euros, prix mars 2017)

 

 

Il n’est pas simple d’organiser en indépendant la visite de la péninsule mais pas impossible non plus, nous l’avons fait sans trop de difficulté, il faut négocier.

 

 

Voilà ce que dit le « lonely planet » :

 

 

 

 

 (Le L.P n’est pas forcément une référence mais un indicateur  qui comme la plus part des guides sont souvent en décalage avec la situation du moment)

 

 

« Il est très difficile de se rendre à Punta Gallinas sans passer par un tour-opérateur.

 

 

 

Cela dit, techniquement ce n’est pas impossible, des 4X4 pourront vous amener de Cabo de la Vela à  la Boquita à l’extrémité de la baie.

 

 

 

 

Lorsque les routes sont impraticables à cause des fortes pluies il faut prendre un bateau à  Puerto Bolivar près de la mine de Cerrejon :

 

 

 

pour faire le trajet contactez Aventure Columbia à Cartagena ou bien Ecotravel ou Expotur à Ríohacha »

 

 

 

 

 

Nous avons procédé différemment pour un coût total moitié moins cher :

 

 

 

 

Nuit à Ríohacha (ville de bord de mer sans grand intérêt) et de bon matin voiture partagée pour rejoindre Uribia, la section du trajet qui mène à la frontière du Venezuela est en bon état.

 

 

 

On bifurque un peu avant le poste et ensuite c’est de la piste assez correcte (ne nécessite pas de 4X4) :

 

 

 

15 000 pesos/ personne (5 euros)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À Uribia, (les téléphones ont eu le temps de fonctionner), on sait que vous arrivez et qu’il vous faut un transport pour Cabo de La Vela, temps d’attente limité, 20 000 pesos /personne (6,5 euros) pour le 4X4 qui vous débarque en bord de mer.

 

 

 

Préférer le 4X4 à la camionetta, vos fesses vous remercieront !

 

 

 

 

Ensuite il vous faudra trouver un 4X4 pour les jours suivants qui vous emmène  au quai en face de Punta Gallinas (départ de Cabo 5 h 00) et qui après votre séjour vous ramène à Uribia.

 

C’est presque un aller-retour sans repasser par Cabo de la Vela (Ida y vuelta) :

 

 

120 000 pesos/personne (38/40 euros) puis voiture partagée pour revenir avec des images plein la tête à Ríohacha !

 

 

 

 

Ce que l’on ne vous dit pas :

 

 

 

Si le village  Cabo de la Vela vous offre un choix d’hébergements, de la cabaña à l’emplacement du hamac et de nombreux petits restos sympas et des tiendas pour faire quelques courses, ce n’est pas du tout la même chose à Punta Gallinas !

 

 

 

Deux hébergements possibles :

 

 

l’Hospedaje Alexandra et l’Hospedaje Luzmila, en général les chauffeurs que vous rencontrerez vous tuyauteront pour Alexandra.

 

 

 

Une fois que vous êtes sur place, c’est un peu la souricière magnifique, il n’y a pas de notion de village à Punta Gallinas mais quelques habitations éparses où survivent les Wayuus.

 

 

 

Alexandra où rien d’autre :

 

Couchage en hamac (15 000 pesos)  Chinchorros 20 000 (grand hamac).

 

 

Abandonnez l’idée des cabañas pas terribles et peu aérées.

 

 

 

Le Lonely Planet indique :

 

 

« huttes sommaires mais ravissantes… »,

 

 

franchement ils ont dû se gourer d’endroit ou simplement faire plaisir à Alexandra…les Chinchorros c’est parfait !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Desayuno 7500 pesos, pas terrible, petite galette de maïs et une portion d’œufs brouillés, almuerzo et cena à partir de 15 000 (poissons grillés très bien !)

 

 

 

 

 

 

Votre hébergement vous donne accès  aux camionetas qui vous mènent une fois aux dunes et à la plage (trajet trop long pour faire à pied dans une zone désertique).

 

 

 

Sanitaires, c’est un grand mot !

 

 

Pitoyables…eau de mer uniquement, robinet HS, chiottes comme vous pouvez l’imaginer !

 

 

 

 

Les tour-opérateurs ne s’embêtent pas trop pour faire le descriptif préventif :

 

 

 

 

« This is a challenging tour which requires travellers on healthy conditions and who enjoys to be out of the comfort zone… »

 

 

 

 

D’accord, nous sommes dans une zone pas facile, mais pour avoir été dans certains coins très pauvres de l’Afrique, il n’est pas  normal qu’un minimum ne soit pas mis à disposition car  l’argent rentre bien quelque part  chez Alexandra !

 

 

 

Donc à part admirer cette nature sauvage, rien d’autre à faire,  aussi prévoyez un jour/une nuit à Punta Gallinas, ça vous laisse le temps d’en faire le tour, évitez la mise de fond chez un excursionniste, vous serez logés dans les mêmes conditions mais à la place du délicieux pargo vous aurez de la langouste !

 

 

 

Le retour peut se compliquer, si comme pour nous, de violentes pluies s’abattent sur une partie du désert durant la nuit:

 

 

 

les 4X4 ont du mal à passer et les horaires s’en trouvent considérablement modifiés.

 

 

Dans notre cas, notre chauffeur, roi de la combine, a organisé un transfert en lancha (3H15) pour rejoindre Cabo de La vela par la mer des Caraïbes évitant ainsi un fastidieux tape cul sur des pistes défoncées ! (Gracias Raphaelo !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrir la Guarija ne manque pas de sel, c’est le cas de le dire !, mais le climat de dénuement ambiant à la pointe de ce désert laisse un gout amer.

 

 

 

Retour mitigé sur cette expérience.

 

 

 

Si on ne s’en tient qu’aux paysages en faisant abstraction du reste, alors disons simplement que la ballade "vale la pena".

 

 

Mais difficile de ne pas voir la misère durablement ligotée  à ce paradis perdu !

 

 

 

 



27/03/2017
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