Colombie 3, le désert de la Tatacoa...Plus près des étoiles.
Colombie 3,
le désert de la Tatacoa…Plus près des étoiles.
“Ce qui embellit le désert c’est qu’il cache un puits quelque part…”
Antoine de Saint-Exupéry. "Le petit prince"
Plus près des étoiles !
De bonne heure nous quittons Bogota sans tester le « Transmilenio », ce réseau de bus rapides qui circulent sur des voies dédiées permettant d’échapper aux embouteillages.
Les bus sont souvent bondés et le système de correspondance est particulièrement complexe pour un non initié.
Une demi-heure plus tard, allégé de 20 000 pesos (6 Euros), c’est un taxi efficace qui nous dépose à la gare routière de la capitale, « La terminal », une imposante cathédrale parfaitement agencée.
Une signalétique intelligente par « modulo » de couleur divise la gare en zones distinctes : jaune pour les bus qui partent vers le sud, rouge pour ceux qui roulent vers le nord, bleu pour l’est et l’ouest.
Pour nous ce sera jaune.
Six heures de bus pour rejoindre Neiva en longeant le Rio Magdalena , le plus long fleuve de Colombie (1528 km) qui coule entre la cordillère centrale et orientale.
Autrefois fierté nationale, le Magdalena et ses eaux émeraude ne sont plus qu’un lointain souvenir.
Edouardo Hincapié, expert environnemental dénonce les agressions en tout genre que subit le fleuve et ses eaux maronnasses : asséchement des marais pour des conversions en pâturages, rejet de mercure issu des mines, déboisement sur ses affluents, déversement des eaux usées.
Et Hincapié de conclure :
« C'était l'orgueil national. Aujourd'hui, c'est l'égout du pays »
Le bus nous emmène dans un paysage de montagnes verdoyantes, pentes sévères sur des interminables cols, route à double voie en bon état, allure réduite.
Six heures plus tard nous arrivons à Neiva, la brulante capitale du département de Huila, là où il n’y a rien à faire, juste embarquer dans une « camioneta » qui une bonne heure plus tard nous déposera aux portes du désert de la Tatacoa.
C’est une anomalie dans l’océan de verdure de Huila, la Tatacoa est la deuxième zone aride la plus vaste de la Colombie où s’épanouissent les cactus, une étendue sauvage de 330 km2 qui révèle un fascinant paysage déchiqueté empreint de silence à la nuit tombée.
Les quelques familles de bergers qui y vivent ont su se convertir dans l’accueil des touristes en proposant des ballades dans el desierto gris y el desierto rojo.
Réputé pour la pureté d’un ciel sans défaut, sans lumière parasite, on y vient aussi pour toucher les étoiles, admirer les constellations, s’étonner des pluies de météores !
Plus près du plancher des vaches, on déguste du lait de chèvre chaud, en live, directement trait du pis de la biquette en y ajoutant un soupçon de miel…Délicieux !
Les biquettes passent aussi sur le barbecue, mais comme elles ont pris l’habitude de gambader dans les canyons et de sauter dans les ravines creusées par les violentes précipitations de la saison des pluies, elles ont la couenne dure. Ce n’est pas du chevreau !
Les espagnols avaient baptisé ce lieu « la vallée des tristesses » qui n’est pas à proprement parlé un désert mais une forêt tropicale sèche soumise à de faibles mais violentes précipitations.
Selon les chercheurs, la Tatacoa fut durant la Période Tertiaire, un jardin avec des milliers de fleurs et d’arbres qui peu à peu s’est asséché pour se transformer en « désert ».
Ecosystème unique en Colombie, les températures ici peuvent atteindre les 50°, donc les ballades à pied dans les labyrinthes du désert rouge ou en mototaxi sur les vastes dépressions du désert gris, se font tôt le matin ou à partir de 16 h jusqu’à 18h.
Proche de l’équateur la nuit tombe très rapidement, le risque de se perdre est réel.
Au soleil couchant le desierto rojo s’embrase, les couleurs sont splendides !
Nous avons logé chez Doña Lilia, chambre rustique sous tôle, très propre.
Doña Lilia dirige son affaire familiale avec un permanent sourire comme toute l’équipe qui s’affaire autour d’elle.
Nous avons loué les services d’Herman et de sa mototaxi pour déambuler dans el desertio gris, en chemin nous avons fait des arrêts pour arroser les jeunes pousses qu’Herman continue de planter dans les dunes de sable gris !
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