Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Costa Rica 1, Un petit pays dans la cour des grandes destinations?

Costa Rica 1, Petit pays dans la cour des grandes destinations ?

 

 

Un pays tourné vers le tourisme.

 

 

D’immenses étendues de vergers d’orangers encadrent le macadam qui mène au pont Santa Fe. Financés  avec l’aide du Japon, le pont et la nouvelle route conduisent à la frontière du Costa Rica.

 

 

Passer une frontière un 2 janvier n’est pas forcément  judicieux ! Nous l’apprendrons à nos dépens.

 

 

 Composée quasi exclusivement de Nica retournant « chez eux » après avoir passé les fêtes dans leur pays d’origine, la longue file d’attente ne laissait aucun doute sur le temps que nous allions perdre à poireauter bien au chaud !

 

 

De nombreux Nica travaillent au Costa Rica, un choix pas facile quand on sait les tensions existantes entre les deux pays…Ticos et Nica ne s’apprécient guère !

 

 

Cinq heures d’attente sous le soleil de Janvier, avant de pouvoir obtenir le sésame de sortie !

 

 

 

 

 

De l’autre côté ça va plus vite malgré une fouille en règle de tous les bagages. Nous passons à pied les deux  postes frontières et grimpons dans le premier bus à destination de  Ciudad Quesada.

 

 

Un autocar presque neuf, confort au standard européen, premières impressions, nous avons changé de pays…

 

 

Derrière les vitres du bus on pourrait croire la mer : de ce côté, l’ananas est roi, les couronnes dentelées  des  feuilles bleutées de ces fruits odorants épousent les courbes des collines ; ce sont des vagues d’un bleu sombre qui tutoient le couchant.

 

 

 Le Costa Rica est le troisième producteur mondial de ce savoureux fruit tropical.

 

 

Si le matériel agricole se fait assez  rare au Nicaragua, ici les couleurs vertes et jaunes de John Deer semblent avoir fait leur trou !

 

 

Nous ne tarderons pas à croiser les lourds camions américains aux couleurs de « Del Monte ».

 

 

Nous traversons quelques gros villages sur des routes sinueuses qui annoncent les montagnes.

 

 Les commerces apparaissent modernes et propres, les supermarchés ressemblent à ceux que nous connaissons, les grandes marques sont présentes, et bien sûr, les inévitables Mac Do, Pizza hut et autres  fast food  se disputent les espaces  de consommations plantés de larges panneaux publicitaires.

 

 

Promotions pour le crédit facile,  réclames  tapageuses pour le mobile dernier cri, placards grand format ventant le cocktail qu’on ne saurait louper, la publicité s’empare des normes « modernes » illustrées par des trombines très américanisées, visages pâles caucasiens…

 

 

Nous avons bien changé de pays ! « Pura Vida Costa Rica ! »

 

 

La nuit est tombée lorsque nous arrivons au pied du volcan Arenal dans la ville de La Fortuna.

Ce n’était pas vraiment un choix de faire l’arrêt dans la Cordillera de Tilaran mais c’est sur notre route qui descend vers le sud. Alors pourquoi pas ?

 

 

C’est une petite ville sans charme aucun, les touristes  bougent en groupe d’un tour opérateur à un autre…

 

 

 

 

Ici, les « Ticos » ont bien pigé le système et ils peuvent  tout proposer : rafting, canyoning, tyroliennes, treks, treks à cheval, sources chaudes, parcours boueux en quads…

 

Ouvrez grand vos portefeuilles !

 

La plupart des boutiques qui vendent ces prestations, à des prix non négligeables, sont équipées d’écrans vidéo grand format présentant les activités sous un soleil radieux !

 

Aux commandes, de bons commerçants et on ne peut guère les blâmer de passer sous silence la région qui  est une des plus arrosée du pays !

 

Nous débarquons à la nuit tombée… Plusieurs hôtels et guesthouses visités et échec pour trouver un lit… Tout est complet !

 

C’est dire si le coin est fréquenté !

 

 

On allait se retrouver dans l’impasse, les chambres restantes disponibles devant  voisiner les cent dollars ou plus, lorsqu’une charmante jeune réceptionniste contacta une de ses proches proposant un hébergement  à la périphérie de la ville.

 

 

On n’a pas bien compris le sens de la proposition, mais finalement on s’est retrouvé sous une toile de tente familiale dans la cour d’un jardin d’une maison modeste, chez Agnès… 10 US par personne quand même.

Sanitaire un peu compliqué mais on peut se laver, alors « Que mas se necesita ? »

 

 

La rencontre avec Agnès, aussi fortuite qu’inattendue, nous laissera un souvenir certain !

 

 

Pour ma part je n’avais jamais connu ce genre de promiscuité particulière avec une famille locale : dans la pièce qui fait office de salon et de cuisine sommaire, vautrée de tout son long, une vraie cochonne s’alanguissait dans le canapé.

 

Amalia, de toute la soirée n’a pas daignée lever son large cul du sofa!

 

Mariano, le fiston d’Agnès nous expliquera qu’Amalia, qui  a cinq ans déjà et fait ses cent kilos, est la mascotte de la maison.

 

 

 Mariano lui préfère son frère Paco, mais lorsqu’il y a des étrangers sous la toile, Paco n’est pas autorisé à coucher dans la maison avec sa sœur, car trop agressif il pourrait importuner les hôtes !

 

 Le pauvre Paco reste donc  dehors, attaché  près d’une niche à chien. Il grogne !

 

Amalia est une jolie truie, fidèle, et apprécie qu’on lui caresse sa peau noire et soyeuse… ça sent un peu le cochon dans la casbah, mais on s’habitue !

 

 

 

 

Le lendemain nous partirons  effectuer le Cerro Chato Trail, une randonnée annoncée comme étant «  la plus belle  du parc national Arenal ».

 

 

 Mariano, en vacances scolaires, se propose de nous guider en empruntant  un raccourci qui nous fait arriver un peu plus vite sur les pentes du volcan Cerro Chato.

 

Le sentier serpente  au milieu de pâturages avant  de pénétrer dans une superbe forêt tropicale. Péage obligatoire, 12 US $ par personne.

 

 

Après les pluies des jours derniers, le sentier est très boueux et glissant. La pente se fait raide, mais  les racines apparentes des arbres facilitent  la montée, on peut s’y accrocher et se hisser dans les passages les plus techniques.

 

 

La progression est exigeante mais la récompense sera au bout du chemin : en haut du  Cerro Chato, volcan endormi où sommeille une lagune aux eaux vertes, la vue sur le  volcan Arenal  vaut le coup, tout le monde le dit, c’est inscrit dans les livres…

 

 

Sauf que  ce jour-là, après trois heures d’effort, bien trempé de sueur et les pieds dans la gadoue, et bien nous n’avons  rien vu tant le brouillard était dense…

Et à 1100 mètres  avec un temps pourri, ça commence vite à cailler, alors on ne traîne pas et on entame la descente assez vite pour retrouver le soleil !

 

 

Au retour  chez Agnès, la belle Amalia semblait sourire du groin, devinant les touristes piégés par une météo peu collaboratrice… C’est malheureusement souvent le cas dans le coin d'Arenal !

 

 

L’envers du décor:  

 

La réputation du Costa Rica, dopée par une publicité et une promotion importante dans les pays « riches », met la barre très haute au niveau des attentes des visiteurs.

 

 

Le désenchantement est souvent à la mesure des espérances déçues. Le Costa vend ses parcs très chers et les prix ne cessent d’augmenter. 

 

 

Un pays qui n’a guère que le café, la banane et l’ananas à exporter et qui a conscience que sa nature est prodigieuse,  mise donc légitimement sur le tourisme.

 

Le tiers du pays est converti en Parcs Nationaux, mais beaucoup d’animaux se font rares aux yeux des touristes et les randonnées ne sont pas nécessairement faciles ou accessible à tous.

 

 

Concernant l’inflation alarmante des prix, le danger pour le Costa c’est le risque de tuer la poule aux œufs d’or…

beaucoup de voyageurs lorgnent sur le Nicaragua qui a un potentiel énorme !

 

 

Le Costa Rica victime de son succès ? Trop gourmand ? J’y reviendrai par la suite…

 

 

 

La soirée sera placée sous le signe de la spiritualité : Agnès, de retour de la messe du soir, après avoir nourri Amalia y Paco, se fera étrangement mystique, nous déclarant tout à trac qu’elle doit nous confier un message important, une révélation…

 

 

Après la fréquentation inhabituelle des cochons dans la maison, nous étions préparés à toutes éventualités sortant de l’ordinaire et autant dire que notre curiosité ne faiblissait pas !

 

 

Prenant un air très grave, Agnès nous confia ne pas avoir fait toujours de bonnes choses dans sa vie ! Diable, qu’allions nous apprendre ?

 

 

Agnès, la mine contrite, nous déclara avoir eu trop longtemps le cœur vide, à cause d’une mauvaise vie, tourneboulée par de mauvaises ondes…

 

 

Mais depuis quelques temps tout s’est arrangé, car un beau matin son cœur fut plein de joie et de lumière, elle venait de rencontrer le Divin !

 

 

Dieu est entré dans la maison tout comme Amélia y Paco !

 

 

Depuis ce jour de renaissance, Agnès compose et chante la gloire de Dieu : plus sérieusement, notre hôtesse a une très belle voix et lorsqu’elle s’accompagne à la guitare, ses compositions ont de l’allure.

 

 

Comme elle s’enregistre, au réveil nous aurons droit aux  chansons de la veille accompagnant des tortillas chaudes à la crème aigre (délicieux !) et un bon café Costaricain !

 

 

La maison d’Agnès ne figure pas dans les guides, pourtant elle le mériterait ! Le Costa Rica est un pays très « Nature » et chez Agnès tout est naturel :

le Bon Dieu, les tortillas, les cochons dans le sofa…



11/01/2016
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