Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Zambie, en bus de Mpulungu à lusaka...ou la traversée du désert

En bus de Mpulungu à Lusaka… ou la traversée du désert.

 

En Afrique, les bus partent très tôt le matin, mais pas en Zambie…on ne sait pas pourquoi.

 

Nous avons des billets pour la capitale Lusaka. Nous ne souhaitions pas nous rendre si loin vers le Sud, car notre intérêt est de nous rapprocher de la frontière du Malawi à l’Est.

 

La géographie routière de la Zambie en a décidé autrement. Pour rejoindre l’Est, il faut passer par Lusaka.

C’est comme si de St Brieuc à Strasbourg, il fallait passer par Marseille.

 

Des aventuriers chevronnés peuvent sans doute s’attaquer à des itinéraires improbables par sauts de puce du Nord à l’Est, mais avec cette épouvantable chaleur, nous ne nous en sentons pas capables.

 

Donc ce sera les 1070 km à travers le désert de brousse, 17 h de bus avec quelques arrêts pipi.

Départ à 10H, arrivée à Lusaka 3h du matin.

 

La bonne surprise, c’est le bon état du bus…il part à l’heure, deux chauffeurs vont se  relayer, la « North road » qui traverse la brousse est en bon état, un souci de moins!

 

La route est d’une grande monotonie, de longues lignes droites en longues lignes droites ponctuées de villages traditionnels, tracent un ruban dans un brousse arborée avec de temps à autres quelques rares savanes herbeuses. Nous sommes au cœur de ce que nomment  les Zambiens : le bush.

 

Les paysans pratiquent l'écobuage sur les petites parcelles cultivées...parfois le feu est mal maitrisé et l'incendie gagne le bush.

 

Les villages ont conservé l’habitat ancestral de huttes circulaires couvertes de chaume.

Des améliorations apparaissent, la brique rouge remplace le pisé. 

Parfois l’électricité arrive dans le bush.

Des gamins portent des bidons d’eau. L’école n’est pas obligatoire en Zambie. C’est pauvre, très pauvre…

 

Nous prenons la mesure de la dimension du pays. Quelques villes moyennes  imposent au bus des arrêts de courte durée.

 

Partout la crasse domine, le vent n’arrange pas les choses.

 

40% des Zambiens habitent en ville, le reste de la population rurale est donc éparpillé le long des grands axes dans un paysage qui ne semble pas avoir changé depuis des siècles.

 

Nous attendons la tombée de la nuit avec impatience, espérant un soupçon de fraicheur. Les vitres du bus sont ouvertes, mais c’est un souffle chaud qui envahit l’habitacle où se serrent les quatre- vingt passagers.

 

Le pays que nous traversons, comme le disent les économistes, a un fort potentiel!

 

 De nombreuses richesses sont « exploitées » en Zambie : le cuivre dans la « copper belt », les diamants, les pierres précieuses et semi précieuses, le coton qui est ici de grande qualité…

 

Evidemment seuls quelques gens de pouvoir en profitent  grassement,… toutes ces entreprises sont Sud-Africaines, Chinoises ou Anglaises…

 

La corruption est quasiment présente partout en Afrique, en Zambie elle atteint des sommets…ce pays est malade, gangréné par le bakchich, et l’exemple vient du plus haut niveau de« gouvernance »

 

Après avoir bien attaché nos petits sacs à dos contenant nos valeurs, nous avons pu sommeiller dans le bus.

L’effervescence de la ville dans la nuit nous a secoués de notre somnolence. Le vacarme de la gare routière a achevé de pleinement nous réveiller.

 

Comme on s’en doutait, l’ «  Inter city station » est un gros bordel. À peine descendu du bus, une nuée de chauffeurs de taxi légaux et illégaux, veulent s’emparer de nos sacs pour gagner la course.

Quand j’en ai un peu marre de répondre à leurs questions concernant  notre destination, je leur dis que nous allons à Los Angeles….ça les  perturbe, ils cherchent souvent d’introuvables hôtels qui auraient pour nom " Los Angeles Lodge" !!

 

Compte tenu  de l’heure tardive de notre arrivée, Marie avait proposé que nous restions dormir sur nos sacs à la gare, et finir la nuit avec les Africains qui sont habitués à ce genre de solutions.

 

Vraisemblablement, c’était la bonne option. Nous avons fait un choix inverse en prenant un hôtel recommandé par « lonely planet », et pas de chance c’était une mauvaise pioche!

 

Comme partout, l’hôtel est classe à l’entrée…après ça se gâte. A  trois heure et demi du matin, nous sommes moins regardant, cependant nous avons un doute lorsque la réceptionniste nous faisant visiter les chambres, frappe à la porte avant d’ouvrir avec les clés qu’elle a dans la main ! Qui peut squatter les chambres avec l’accord de la réception ?

 

Nous acceptons une chambre avec difficulté, on fait changer les taies d’oreillers cradingues, Marie inspectent les draps…on prend une douche, enfin on dort.

 

Le matin à sept heures, (à peine trois heures de sommeil), je balance les clés sur le bureau de la réceptionniste en lui demandant d’enlever les étuis de capotes usagées qui trainent dans les tiroirs!

 

Dommage, nous avions payé ! (70 US quand même…)

 

 Je fais un scandale dans le hall d’entrée, en insistant bien sur le degré de saleté qui règne dans les chambres!

Marie se marre, moi pas…les Africains présents semblent gênés…j’y vais un peu fort c’est vrai, franchement je suis en forme!

 

Dans la demie heure qui suit, nous avons trouvé une guest house sympa…c’est petit, mais c’est propre…il n’y a pas d’eau chaude, on nous la promet pour l’après-midi.

 

Nous n’avons pas encore arpenté les rues de Lusaka qu’on voudrait partir!



27/10/2012
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