Nicaragua 1, terre des lacs et des volcans...(Leon)
Nicaragua 1,
Terre des lacs et des volcans…( Leon )
« Nos pays d'Amérique centrale paraissent distants malgré leur proximité géographique et leur passé commun, mais nous sommes pourtant des morceaux d'un miroir brisé.»
(« L’Amérique centrale raconte » Extrait de la préface de Sergio Ramírez )
Un transit par la Floride à Fort Lauderdale nous interrogeait sur le délai très court que nous disposions pour effectuer le changement d’avion.
Il nous fallait passer le contrôle d’immigration aux USA et effectuer un nouvel enregistrement des bagages en à peine 2H 30.
Tout s’est bien déroulé et nous touchions le sol de l’Amérique centrale à 3h00 du matin.
Fin de nuit dans l’aéroport Augusto C. Sandino de Managua.
Au lever du jour, un taxi nous déposait à la station des minibus, destination le nord-ouest pour Léon, ancienne capitale et deuxième ville du pays.
Ici, le sourire ne semble pas contraint et on se sent rapidement à l’aise!
Pas de souci d’information, on obtient renseignements et conseils dans la bonne humeur !
La route qui mène à Léon longe la chaîne volcanique de Maribios.
Le jour même de notre arrivée, peut-être pour nous saluer, le Télica s’est de nouveau réveillé en crachant des panaches de fumées blanches.
Accoutumée à ces sautes d’humeur, la population ne s’inquiète pas outre mesure de l’activité tellurique de la zone, les volcans actifs sont sous surveillance et font partie du paysage.
Léon fut détruit il y a bien longtemps (1610) mais Managua paya un très lourd tribut beaucoup plus récemment (1972).
Au Nicaragua, depuis des lustres, on a appris à vivre avec cette menace.
À l’époque précolombienne, les volcans étaient craints mais aussi considérés avec révérence tels des Dieux respectables fertilisants la terre.
Léon, ville universitaire réputée, est aussi louée pour ses églises et leurs clochers qui découpent l’insolite horizon volcanique dominant la cité.
Léguée par les Espagnols, la cathédrale, Basilica de l’Asuncion, signature monumentale d’une architecture religieuse et défensive, demeure le symbole fort de Léon.
Massive et trapue, conçue pour affronter les risques sismiques, l’imposant édifice dévoile un toit terrasse arrondi de dômes d’une éclatante blancheur :
Par un campanile on accède au solarium qui offre une vue splendide sur la ville coloniale.
Léon, souvent écrasée de chaleur, somnole à l’heure de la sieste.
Elle se met à bouger lorsque le soleil descend sur le Pacifique ; Les bars, restaurants et cantines de rue assurent un côté festif au centre-ville.
En cette fin d’année annoncée, Léon prépare les célébrations de la « Virgen de Guadalupe », un avant-goût nous est donné avec des défilés de marionnettes géantes qui, derrière des tambours, parcourent les rues de la ville la nuit tombée.
Le Télica continuant à cracher ses cendres, la rando sur ce volcan n’est donc plus d’actualité mais d’autres options restent possibles :
Le Cerro Negro, distant d’une petite heure en voiture, se prête à une ballade sur ses pentes de laves noires.
La montée s’effectue sans grande difficulté, il faut cependant entamer la marche assez tôt avant que le soleil ne cogne trop fort sur la roche charbonneuse.
A mi-parcours, le vent balai le cône volcanique et soulève la poussière grise ; au sommet le spectacle vaut la peine :
La Cordiliera de Maribios impose une beauté naturelle, vivante, redoutable puissance de feu dominant la plaine.
Au loin, se devine l’océan.
La mer est proche de Léon, un saut de « chicken bus »(*) suffit pour rallier Las Peñitas et mettre les pieds dans les eaux mouvementées du Pacifique.
La plage est bien connue des surfeurs mais en semaine peu de monde foule le sable gris.
Au retour de pêche, le petit port s’anime:
C’est l’occasion de se poser sous les paillotes pour un poisson grillé et laisser les vagues nous endormir un moment.
Nous logeons dans un backpacker bien sympathique à quelques pas de la cathédrale, l’ambiance y est détendue, le personnel très sympas et de bon conseil.
Nous découvrons ce bout d’Amérique centrale sous le soleil, une certaine nonchalance bienveillante accompagne la gentillesse des gens, les sourires éclairent les visages.
« Bienvenido a Nicaragua ! » nous lance le chauffeur de bus.
Dans ce pays grand comme un quart de la France et seulement peuplé de 6 millions d’habitants, nous prendrons le temps d’aller à leur rencontre et de les écouter.
(*) Les « chicken bus » sont des anciens bus scolaires des USA qui ont terminé leur vie au nord et redescendent en Amérique centrale et du sud pour effectuer une nouvelle carrière.
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