Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Iles Cook 2, "Kia Orana", guitare,perles noires et lagon bleu...

Rarotonga ,

 

« Kia Orana », guitare, perles noires et lagons bleus…

 

"L’homme doit se libérer d’un excès de travail que le zèle ou l’urgence ont poussé à un tel point, que l’individu n’a plus de temps pour réfléchir sur lui même et sur le sens de sa vie"

Sénèque,... il y a deux mille ans !

 

 

 

« Dès l’aérogare j’ai senti le choc… » Chantait Nougaro, mais ici pas de « souffle barbare » et encore moins d’ « onde de choc ».

 

Quand on pénètre le petit bâtiment-voyageurs de l’aéroport d’Avarua, la « capitale » des Cook Islands sur l’île de Rarotonga, on comprend vite qu’ici on doit chausser des tongs!

 

C’est Jake Numunga qui nous souhaite la bienvenue : « Kia Orana »…

 

 

 

 

Papa Jake, comme on le nomme familièrement, n’est plus tout jeune, mais continue d’accueillir les touristes depuis plus de trente ans en souriant et grattant sa guitare.

 

Pendant que les nouveaux débarqués patientent pour récupérer leurs bagages, Papa Jake chante en Maori, en Anglais mais aussi en Français Calédonien…On assure qu’il offre sa prestation pas moins de neuf cents fois dans l’année!

 

Papa Jake ainsi que ses compatriotes Polynésiens ont dû, très jeunes, lire Sénèque, car visiblement les îliens ne semblent pas stressés par le boulot.

 

Il faut dire que la contemplation du lagon bleu qui ceinture l’île aide à la « réflexion sur soi-même et le sens de sa vie ! ».

 

La vie semble « cool » sur Rarotonga mais nombreux sont les jeunes qui quittent leur paradis pour aller faire la monnaie au loin…

 

 

 

 

 

Le plus près pour ces polynésiens, c’est le saut pour la Nouvelle Zélande.

 

Lorsque les Français prirent le contrôle des îles Marquises (1838) et du Royaume de Tahiti (1842), les chefs de tribus des îles Cook, pilotés par les pasteurs Anglais, demandèrent la « protection » de la couronne Britannique pour se défendre face aux conquérants « Gaulois ».

 

Après quelques décades, les îles Cook devinrent colonies Britanniques, puis beaucoup plus tard, seront placées sous protectorat Néo zélandais.

 

Durant les années soixante, le vent de la décolonisation qui balayait le monde souffla aussi sur le Pacifique…

 

Les îles Cook conserveront un statut d’« indépendance associée » avec le grand frère de Wellington.

 

Cette situation particulière permet aux îles Cook de recevoir une aide financière annuelle variant entre 7 et 10 millions de dollars NZ. (Pour un peu moins de 20 000 pèlerins, ce n’est pas rien !)

 

Le cadre est idéal pour le repos, pour la « détox » ;

 

La sieste est conseillée durant les chaudes après-midi ensoleillés et les cocktails doivent se déguster frais en attendant que les braises rougissent les barbecues qui s’animent au soleil couchant.

 

La vie est dure à Rarotonga, c’est clair!

 

Les commerces ouvrent tôt le matin, dès six heures trente ; Ce sont souvent Philippins ou Chinois qui officient au comptoir et trouvent bizarre que les Polynésiens tirent le rideau dès 16 heures…

 

Chaque samedi, un marché égaye le gros bourg d’Avarua ;

 

On y vend de beaux légumes, du poisson si la mer fût calme les jours précédents, des fruits dont des oranges à la peau marron-verte peu engageante mais délicieuses, des tissus des îles, et des perles noires….

 

Beaucoup de perles noires. De belles coquilles nacrées, admirablement sculptées par des artistes locaux, voisinent avec les perles.

 

 

 

 

La plupart des perles noires, issues de fermes marines, sont destinées à l’export, mais de nombreuses petites échoppes dans l’île tentent le touriste.

 

 

 

 

Le marché est également prétexte à la présentation des écoles de danses polynésiennes qui forment dès le plus jeune âge danseuses et danseurs.

 

 

 

 

La transparence des eaux du lagon offre un spectacle fabuleux sur les récifs coralliens même si les coraux de Rarotonga ne sont pas les plus beaux du monde.

 

Des coraux, nous en avons vu de magnifiques sur les  côtes du Mozambique, mais ici  c’est différent, la clarté des fonds fait que l’on plonge dans un véritable aquarium :

 

Poulpes, murènes, oursins, poissons multicolores du Pacifique se donnent rendez vous à moins d’un mètre sous la surface pour le plaisir du snorkeling.

 

Spectacle sans cesse en mouvement, on peut y passer des heures sans jamais se lasser :

 

La plongée au tuba dans les eaux cristallines du lagon est pour nous une véritable découverte de la beauté de la faune marine!  

 

 

 

Durant quinze jours nous « bullons » au bord du lagon :

 

Baignades, tours de scooter pour faire les courses, préparation des repas et de quelques « apéros » en compagnie d’un jeune couple Lyonnais très sympa en ballade pour six mois entre l’Afrique et l’Amérique…

 

 

 

Comme sur l’île il y a peu de chose à faire, ça nous arrange… on ne fait rien !

 

Ne rien faire c’est plaisant, surtout au bord de l’océan! En fait c’est du luxe!

 

Temps idéal pour la lecture, Marie télécharge  « le Monde » et « Libé » et me tient au courant des nouvelles, pas toujours folichonnes…Je consulte Ouest-France assez régulièrement.

 

Le dimanche à Rarotonga est particulier, l’île applique la devise Nationale :

 

« Dieu est la vérité »…En vérité je vous le dis, les églises de l’île sont bondées au moment de l’office.

 

Le choix est large, Église « Méthodiste », Église « du septième jour », etc…

 

Chemise blanche et tenue décente conseillées, nous choisirons une église catholique à proximité de notre bungalow :

 

Spectacle vivant, chants polynésiens mélodieux, cette messe nous rappellera par sa ferveur les liturgies de Kigali au Rwanda.

 

En prime, nous assisterons au baptême d’un bébé de Rarotonga !

 

 

À l’issue de l’office, on ne lâche pas le fidèle trop vite…On l’invite fermement à rejoindre la salle du patronage où une longue table chargée de victuailles attend les paroissiens!

 

L’idée est agréable, et j’avoue que si en France, « fille aînée de l’ Église », les curés organisaient un petit banquet après la messe, je me laisserai tenter occasionnellement!

 

Bien que nous ayons participé à la quête, nous n’avons pas tapé dans le poulet froid…Cela nous paraissait exagéré…

 

 

 

Petit bémol toutefois, respectant la loi insulaire interdisant la vente d’alcool le jour du Seigneur, lointain héritage Britannique, seuls des jus de fruit, du thé et du café accompagnaient le buffet.

 

À Rarotonga, la messe est aussi blanche vêtue que le ciel est bleu…

 

Un véritable bon moment dans cette île du Pacifique!

 

Les fins de journées nous mènent vers « notre » plage habituelle quasi déserte…

 

Abrité sous des hibiscus, un bar de plage sert les cocktails et les bières fraîches.

 

Un pianiste, au visage pâle, qu’on dirait Anglais, caresse le clavier d’un synthé…

 

De mélancoliques airs de jazz  rejoignent la musique des vagues.

 

Les fleurs orangées des hibiscus tournoient doucement dans la brise avant de venir tapisser la plage ; le cercle incandescent du  soleil s’efface lentement vers l’ouest.

 

 

 

 

C’est par là l’Amérique…

 

Comme à chaque crépuscule, le ciel s’embrase, bientôt la « Croix du Sud » scintillera ;

 

 

 

 

 

Demain, à nouveau,  le lagon redeviendra bleu.



07/06/2013
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