Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Viet Nam 4, Hué un passé impérial...

Viet Nam 4,

 

Hué, un passé impérial…

 

« Où que l’on soit, on se souvient toujours de sa terre natale, Souvenir de la douce brise sur la Rivière des Parfums, De la lune suspendue au dessus du mont Ngu Binh. »  Dicton Vietnamien.

 

 

Les Vietnamiens disent sentir la ville s’embaumer ; une douce fragrance se répand le long des berges de la Son Huong.

 

Une brise légère ferait tomber les fleurs odorantes des arbres fruitiers dans la rivière, qui docilement, glissent au pied de la citadelle de l’ancienne capitale des Empereurs de la dynastie Nguyen…

 

Il n’en fallait pas plus pour que l’aristocratique Hué  se plaise à nommer cette paisible rivière, la rivière des Parfums…

 

Si les eaux de la rivière des Parfums semblent grises sous le ciel de février, la luminescence de la cité Impériale n’a rien perdu de son éclat. Mais les différents conflits qui ont meurtris les anciens royaumes d’Indochine ont définitivement mutilé la Cité Interdite qui longtemps domina cette contrée chargée d’Histoire et de Culture.

 

De vastes zones herbeuses où survivent des pans de murs déchiquetés dévoilent les cicatrices de l’offensive du Têt de 68…

Un grand nombre de palais qui abritaient les Cinq cents épouses et concubines de l’Empereur Phuc Han n’ont pas survécu à la violence des combats entre Communistes du Nord et Américains tentant de conserver Hué…

 

L’armée U S avait reçut l’ordre de « …détruire la ville afin de la sauver ! »

 

Construite en s’inspirant fidèlement de l’architecture des palais Impériaux Chinois, une petite partie de la Cité Pourpre a été épargnée et le somptueux Palais de la Suprême harmonie révèlent le faste et le grand raffinement de l’époque Impériale.

 

L’Unesco s’efforce de reconstruire à l’identique des « parcelles » de la Cité qui jamais  ne retrouvera la dimension de son prestige d’antan.

 

Financé par les Coréens et la société « Samsung », une animation numérique extrêmement bien faite permet aux visiteurs de mesurer le gigantisme  de ce que devait être la Cité Impériale et sa cour mandarinale.

 

Hué ne se résume pas à sa citadelle seulement…La région est très riche en tombeaux Impériaux disséminés le long de la rivière des Parfums.

 

Loin de la fièvre des grandes conurbations, l’ensemble de ces merveilles architecturales apporte le brin de romantisme qu’on attend de cette ville culturelle qui a su préserver l’art culinaire de l’époque des Empereurs : on mange très bien à Hué, on déguste, on savoure à l’ombre des hauts murs de briques rouges de la cité…

 

 La ville a du charme, une certaine douceur de l’air nourrit une paisible nonchalance…On devine un art de vivre, un certain raffinement de l’accueil  à la table…

 

Hué sourit.

 

Sur les bords de la rivière des Parfums, le romantisme se mêle à la nostalgie…D’une discrète élégance, le long des allées, les belles femmes de Hué cultivent la distinction qui rend noble leur démarche.

 

Parfois, de ravissantes mariées viennent au soleil couchant, faire les photographies d’un souvenir capital : derrière les murs de la citadelle brûlés par le soleil, les esprits des Empereurs bénissent les nouveaux couples…

 

Lorsque le voyageur prend le temps de flâner  dans la vielle ville, il est vite enveloppé de cette insaisissable langueur qui absorbe la cité…Un calme presque mystérieux à la nuit tombante occulte le destin tragique, encore si proche, de la ville symbole de la démarcation du 17ème parallèle entre Nord et Sud Viet Nam.

 

Pense-t- on toujours à la pluie de bombes et à l’acier tordu qui ont défiguré la ville en 68, ou feint on simplement de l’avoir oublié pour ne pas déranger le sommeil des Empereurs ?

 

Hué se couche tôt, et continue sereinement de donner du rêve aux touristes.

 

Au bord de la rivière, des vétérans du Viet Nam, cauchemars dans la tête, cherchent aussi, ici, des nouveaux rêves…

 

Hué leur pardonnera-t- elle ?

 

 



 



20/02/2013
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