31, Chili, Puerto Natales: " Ultima Esperanza"
Chili, Puerto Natales :
« Ultima Esperanza ».
Pour avoir nommée ainsi cette province, la dernière espérance, les découvreurs du moment ne devaient pas avoir un gros moral.
Ils avaient dû essuyer de solides douleurs avant de venir s’échouer dans ces golfes déchiquetés par les mers du Sud.
Un vent obsédant, une mer souvent grise, un ciel intimidant et une pluie qui ne tarde jamais à accentuer l’austérité de ces paysages marins, font de cette contrée du bout du monde une terre d’aventures mais aussi de doutes.
Nous approchons le « Sud du Sud », une Patagonie comme on l’imagine, qui depuis toujours exerce une séduction magnétique empreinte de respect pour une Nature qui a laissé les glaciers et l’océan sculpter les horizons de ces terres australes.
Nous venons d’arriver au Chili *, à Puerto Natales, port de pêche et mouillage pour les ferrys qui bourlinguent dans les fjords chiliens.
Mais avant tout, je fais ici avec plaisir une parenthèse sur une surprise, un cadeau inattendu qu’offre le hasard du voyage.
Chaque matin j’ouvre les mails et parmi les messages du jour je reçois avec étonnement celui-ci :
« Marina , du Pérou !
Bonjour à vous deux !
J’ai cru avoir une hallucination péruvienne de Huaraz !
Je me suis dit mais c’est alain et marie !
Je n’ai pas pu m’arrêter et puis pour me sortir du doute j'ai tenté d’appeler Coline ... qui ne répond pas bien sûr....
Bingo j’ai retrouvé le blog ! Je vous ai aperçu dans la rue hier à Calafate !!!!
Je me suis dit que non mais oui oui c'était vous !!!!! Je vis a Calafate si vous êtes encore là ce soir… »
C’est une belle histoire qui prend tournure en mars 2016 sur les hauteurs de Huaraz au centre-nord du Pérou.
Nous rencontrons Coline et Marina, deux jeunes femmes originaires du pays Basque en vadrouille en Amérique du Sud.
Nous ferons un petit bout de chemin ensemble.
Rencontre éphémère mais suffisante pour créer cet espace de convivialité chaleureuse.
lien ci-dessous:
Pérou 4, Huaraz, sous le regard de la Cordillera Blanca.
Alors c’est avec un bonheur non dissimulé que, quatre années plus tard, nous avons pu à nouveau revoir Marina.
Marina nous a reconnu dans la rue, (alors on n’a pas beaucoup vieilli, hein !), nous avons partagé un vrai moment à la brasserie « La Zorra », on n’a pas pu faire plus long, nous partions tôt le lendemain.
Marina vient d’entamer un autre voyage, dans six mois elle sera maman, nous lui souhaitons le meilleur pour cette nouvelle aventure !
Premiers pas au Chili et c’est Puerto Natales, tourmenté par le vent du pacifique qui nous accueille :
Nuits courtes durant l’été austral, lumière grise sur les baraques de tôles rouillées fouettées par le vent, rues à angle droit s’évanouissant dans la mer et au loin les montagnes acérées qui semblent emprisonner les fjords.
C’est un décor pour aquarelliste économe de couleurs…
Du gris, du blanc et un peu de bleu quand le soleil du sud vient chasser la couverture nuageuse.
Le calendrier en a décidé ainsi, c’est l’été Ici. Alors on campe, ça endurcit la couenne !
Polaires et coupe-vent sur le dos, de petites virées sur les collines de la ville permettent de découvrir ce port du Pacifique en prenant de la hauteur.
Une belle rando sans trop d’exigence à travers une forêt de hêtres blancs mène au Mirador Dorotea :
Tout là-haut, ne pas se laisser surprendre par la violence du vent, profiter d’un point de vue spectaculaire sur la vallée glaciaire.
Nous avons eu une belle chance, ce jour-là le soleil collabore !
Au retour dans la plaine, le café ou le mate est offert par le gardien de cette terre privée.
Il fait goûter également une excellente confiture de rhubarbe rouge.
Bien éloigné de ce cadre agricole, un lieu insolite en fond de baie de Puerto Natales mérite une visite :
Le Singular Patagonia hôtel, ancien entrepôt et abattoir construit en 1915 a été très élégamment métamorphosé en hôtel de luxe.
À la grande époque du commerce du mouton et de l’agneau, des centaines de milliers de carcasses prenaient les routes océaniques à destination des marchés américains et européens.
L’activité périclite dans les années soixante et les descendants du fondateur Ecossais s’engagent dans un projet un peu fou de réhabilitation de cette friche industrielle.
Le pari est gagné, le résultat est somptueux.
Un chef Français est à la tête d’une brigade qui travaille les produits locaux sélectionnés.
La nuitée tourne autour de 500 dollars US (petit dej compris !) mais étonnamment le bar reste très accessible pour savourer un grand vin ou un cocktail face à la baie de La Ultima Esperanza !
De quoi voir le ciel gris en bleu !
Puerto Natales au fil du vent:
* Les passeports de la Communauté Européenne autorisent un séjour de 90 jours en Argentine sans visa.
On peut aisément passer la frontière pour se rendre au Chili et ainsi remettre les compteurs à zéro et aller et venir entre les deux pays qui se partagent la Patagonie.
Passage frontière, route de El Calafate à Puerto Natales
A découvrir aussi
- 5, Argentine, Buenos Aires au bord de l'eau.
- 35, Argentine, Froides giboulées sur la Terre de Feu: Ushuia.
- 46, Chili, Valparaiso: Des couleurs sur la ville... Les murs ont la parole!