Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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34,Chili, Puerto Williams, les lumières de la Terre de Feu.

 Chili, Puerto Williams, les lumières de la Terre de Feu.

 

 

 

 

 

 

 

Les côtes occidentales de la Terre de Feu s'égrènent en une multitude d'îles, entre lesquelles serpentent de mystérieux canaux qui vont se perdre au bout du monde, là-bas, à la Sépulture du Diable...

 

 

 

 

 

 

Le Diable veille au fond des eaux, harnaché de chaînes et de fers qui grincent épouvantablement les nuits de tempête, quand les flots montent à l'assaut des ombres.

 

 

 

 

 

Francisco Coloane : "Cap Horn"

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le détroit de Magellan est l'un de ces cas où la nature a imité l'art. »

 

 

 

Bruce Chatwin : « En Patagonie »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nuits courtes à Puerto Williams, nous sommes dans la déclinaison du solstice d’été qui depuis le 21 décembre accorde une généreuse clarté quotidienne de près de 18 heures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur Navarino, cette île du bout du monde, quand la nuit s’installe en janvier, c’est éphémère, et ce n’est qu’un clair-obscur.

 

 

Au mois de Juin, c’est l’inverse qui se produit, l’hiver s’impose et le jour se fait penaud.

 

 

Jusqu’en haut des toits on empile du bois pour la « saison froide », mais ici le chauffage est de rigueur toute l’année.

 

 

 

 

 

 

 

 

La vie est calme à Puerto Williams, mais on ne peut pas dire qu’elle soit douce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Coupés du monde, à quelques encablures du Cap Horn, les résidents permanents doivent avoir une capacité certaine pour affronter cette solitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les rares touristes qui débarquent sur l’île, c’est une aventure choisie qui prend un goût d’exotisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dépaysement est temporaire, on y vient pour poser un regard sur ce qu’on a pu imaginer de la Terre de Feu.

La Terre de Feu a quelque chose de mystique :

 

 

 

 

Son nom, son climat extrême, son passé indigène et cette incroyable sensation d’être sur un territoire vierge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les « experts », peut être un peu trop contemplateurs, indiquent que dans cette région du grand Sud, 50% des montagnes restent inconnues.

 

 

Dans cette province  de l'Antartica Chilena, un programme de désenclavement est en cours.

 

 

 

 

 

 

 

L’amélioration du minuscule réseau routier est en en marche sur la piste qui relie Puerto Williams à Puerto Navarino sur la côte nord :

 

 

 

Trois ou quatre maisons de bois encadrent un solide ponton, c’est ici qu’on embarque pour la « grande ville » d’en face, Ushuaïa en Argentine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour l’instant, le service de cartographie en ligne de «Googlemap » n’a toujours pas repéré ce tronçon !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La municipalité de Puerto Williams a inauguré il y a peu un hôpital flambant neuf :

 

 

 Comme un retour sur son histoire, El Territorio Chileno Antartico, a baptisé le centre de soins « Cristina Calderon », dernière représentante de la communauté Yaghan toujours en vie sur l’île.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le vent pousse les détritus, la pluie lessive la terre battue des ruelles qui croisent l’asphalte des deux rues principales.

 

Les engins de chantier marquent des ornières pour la bonne cause :

 

Le tout nouveau Centre d’Investigation Antartica prend forme, ce sera un bâtiment ultra moderne qui remplacera celui de Punta Arenas devenu vétuste.

 

 

 

Un geste politique, un message à l’intention de ces îliens esseulés. Reste donc à espérer que scientifiques et chercheurs soient emballés par l’exil !

 

 

 

On vient de loin pour trimer sur les nouveaux chantiers, la vie sur l’île, faut croire n’a rien d’excitant.

 

 

 

Travis vient d’Haïti se faire un peu de monnaie, 15 journées d’affilée sur Navarino et repos de sept jours à Punta Arenas. Il fait froid ici nous dit-il !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À Puerto williams on affiche clairement son opposition à l’industrie du saumon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les élevages fleurissent dans les fjords et le désastre écologique est régulièrement dénoncé par des ONG qui ne manquent pas de souligner que ces exploitations aquacoles, qui laissent échapper des saumons bourrés d’antibiotiques, appartiennent à des unités pilotées par des Norvégiens, Japonais ou Américains du Nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ce bout du monde qui est supposé si pur, les pêcheurs traditionnels s’inquiètent légitimement des conséquences environnementales sur leurs zones de pêche.

 

 

 

 

Reinaldo Caro, marin pêcheur septuagénaire :

 

 

 « Là où il y a des salmoneras, les eaux sont mortes. Leurs déchets se déposent au fond de la mer. » (Le Monde Diplomatique septembre 2018)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conseils aux voyageurs :

 

 

 Isla de Navarino,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On y arrive en ferry, départ de Punta Arenas, une rotation par semaine (consultable auprès de « Transbordador Austral Broom).

 

 

 

 

 

 

 

 

Les navigations peuvent être interrompues en cas de mauvais temps.

 

 

 

Possibilité de prendre un vol, l’île dispose d’un petit aéroport.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Puerto Williams, trois supermercado, plus ou moins des épiceries.

 

 

C’est le ferry qui amène les fruits et les légumes frais et tout ce qui est nécessaire au quotidien sur l’île.

 

 

Beaucoup de produits congelés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois ou quatre restaurants, dont un géré par des Colombiennes venues de Cali.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Djamela la sympathique patronne, propose chaque jour el menu del dia ; on recommande.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hébergement en dortoirs ou en chambre double (tarifs élevés mais négociables pour plusieurs nuitées)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Possibilité de camping…Quand il pleut c’est rock’n’roll…Et il pleut souvent sur Navarino !

 

 

 

 

 

 

 

Internet satisfaisant mais très lent pour « charger ».

L’opérateur téléphonique « Movistar » est inopérant pour passer des appels.

 

 

 

 

 

El MUSEO ANTROPOLÓGICO MARTIN GUSINDE :

 

 

Musée moderne, très bien conçu, qui plonge le visiteur dans le temps d’avant, celui des Indiens Yaghans : à ne pas manquer !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dientes de Navarino :

 

 

C’est certainement le principal but des visiteurs sur cette île.

 

 

C’est un trek d’environ 55 Km qui s’effectue en 4 ou 5 jours et qui traverse des paysages sauvages battus par les vents.

 

 

Il se fait en complète autonomie. Il faut savoir s’orienter et bien évidemment se débrouiller seul dans une nature sauvage.

 

 

 

Sentier très partiellement balisé.

 

 

La difficulté principale n’est ni la distance, ni l’altitude, ce sont les conditions climatiques qui peuvent être extrêmes : Pluie, neige, vent violent…

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

à la période où nous étions, saison supposée favorable, nous avons rencontré des Chiliens habitués à la montagne qui ont renoncé à continuer après deux premiers jours de galère.

 

 

 

Un Parisien croisé à l’épicerie a passé deux nuits et deux jours dans sa tente (à mi-parcours) en attendant que les éléments se calment. Il a terminé le trek en 7 jours.

 

 

 

Autant dire que les cimes dentelées de Navarino (Dientes de Navarino) ne s’adressent pas vraiment à des débutants !

 

 

 

Il reste de belles balades à faire à la journée...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...beaucoup moins exigeantes comme le départ du trek qui mène à la Bandera du Chili où l’on domine la baie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour ceux qui veulent quitter l’île…On ne peut quand même pas y passer sa vie !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Minibus de Puerto Williams à Puerto Navarino,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

puis gros zodiac semi rigide bâché qui vous bourlingue jusqu’à Ushuaïa (Argentine).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Très courte traversée (30 minutes), prix prohibitif, mais nous le savions avant, donc sans surprise.

 

 

 

Service quotidien. Nous étions les deux seuls ce jour-là à quitter l’île et…à quitter le bout du monde !

 

 

 

120 US $ par personne, à ce prix là on a le droit d'accoster près de l'Austral de la compagnie du "Ponant"...Ce  n'est pas rien quand même!!

 

 

 

 

 

 

 

 



19/01/2020
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