Colombie 28, Le ranquet en vadrouille, épilogue de la saison 3...
Colombie 28,
Le Ranquet en vadrouille, épilogue de la saison 3.
Dernier article de la « Saison 3 » et bref retour sur ces trois mois à vadrouiller dans cette magnifique Colombie qui confirme, s’il en était besoin, sa position de tout premier ordre dans les grandes destinations d’Amérique Latine.
« Quand Dieu créa la Colombie, il la combla de dons et de bienfaits :
Plaines chaudes et fertiles, montagnes acérées, rivages éblouissants. Puis il enfouit dans son sous-sol des métaux précieux.
Alors pris du scrupule d’avoir trop favorisé cette terre, il voulut corriger son œuvre et la peupla…
de Colombiens ! »
Doña Mercedes.
Si cette formule est avantageuse pour le pays elle n’est guère élégante pour les Colombiens !
Mais ça, c’était avant !
Avant que la réputation sulfureuse de la Colombie s’apaise, avant que ce pays panse ses plaies, avant que la sécurité s’améliore, avant qu’une certaine stabilité politique permette enfin à la fabuleuse hospitalité des Colombiens de tout faire pour que le voyageur quitte ce pays avec l’envie d’y revenir.
La Colombie ne possède pas de « Machu Picchu », n’a pas à vendre des « chutes d’Iguazù », ni d’immense « pampa » ou d’exotique « Patagonie », mais elle sait avant tout, mettre en lumière cette incroyable chaleur humaine, ces sourires permanents, cette gentillesse confondante, qui font qu’immédiatement on se sent bien dans ce pays !
On ne le dira jamais assez, les Colombiens et Colombiennes sont la toute première richesse du pays !
Le visiteur profite d' une véritable leçon de savoir vivre dans un pays pourtant miné par une guerre sans fin et une corruption endémique.
Supervisé par l'ONU, soutenu par la France et la Communauté Européenne, le processus de paix est en route.
Les souffrances demeurent, tout le monde ne roule pas en grosses cylindrées en Colombie !
Il faudra du temps et de la patience pour que le pays renaisse complétement du chaos de la guerre civile.
Les tensions perdurent, les inégalités aussi.
Mais l’espoir est là, « un pais mejor para todos » verra le jour dans une Colombie multiple et complexe :
Descendants de conquérants Castillans cultivant fièrement l’héritage espagnol, cavaliers Andins aux yeux bridés, communautés indiennes, villes modernes, campagnes oubliées, sang ibérique et culture amazonienne, luxe sur la côte Caraïbe et dénuement des rivages du Pacifique, richesse de la zona cafetera, misère de la Guarija.
Dans cette mosaïque culturelle, il n’est pas simple de faire converger des idées communes à des populations aussi diverses.
L’attente est forte et une certaine confiance dans le futur s’installe dans le pays, même si le processus de paix connait quelques ratés.
Après plus de quatre années de négociations, le Congrès colombien a finalement ratifié l’accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), mettant fin à cinquante-deux ans de conflit armé.
Les FARC ne sont pas la seule composante, il faut aussi compter avec l’ELN (Armée de Libération Nationale) et les groupes paramilitaires toujours actifs.
Principales cibles des paramilitaires, les leaders ruraux qui luttent pour la restitution des terres abandonnées pendant la guerre civile.
Extrait du journal « El Tiempo » :
La scène se passe dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 janvier (2017), à Guacamayas, une communauté rurale de la région d’Urabá, au nord de la Colombie.
Quatre hommes, vêtus, selon plusieurs témoins, d’uniformes de la force publique, s’introduisent dans la maison de Porfirio Jaramillo Bogallo.
Ce robuste fermier de 70 ans est l’un des responsables de la communauté.
Il est aussi très impliqué dans « Tierra y Paz » (« Terre et Paix »), une organisation créée en 2005 pour « l’amélioration des conditions de vie des populations rurales affectées par le conflit armé. »
Toujours d’après les témoins, Porfirio Jaramillo Bogallo est d’abord retenu chez lui contre son gré, avant d’être emmené de force.
Il sera retrouvé mort le lendemain, au bord d’une route, à 3 kilomètres de la communauté. Le corps criblé de coups de couteau.
Cet assassinat n’a pas surpris les habitants de Guacamayas.
Sous couvert d’anonymat, un voisin a raconté à l’Agence de Presse colombienne IPC que Porfirio Jaramillo Bogallo était menacé de mort depuis longtemps.
« En 1997, à cause du conflit armé, sa famille et lui avaient dû abandonner cette ferme de 33 hectares. Quand il est rentré en 2014, sans accompagnement institutionnel, ses terres étaient occupées par un autre homme, surnommé « le curé », qui a des bonnes relations avec les paramilitaires. »
Malgré les intimidations, Porfirio se réinstalle. « Il est resté même lorsque « le curé » a lâché du bétail sur ses cultures de maïs, de manioc et de bananes pour les détruire. »
Dernier acte de résistance de Porfirio ? « C’était en juillet 2016, poursuit le témoin anonyme. Des hommes armés sont venus le menacer chez lui, lui laissant le choix entre partir ou mourir »
117 responsables d’organisations sociales ou défenseurs des droits humains ont été assassiné en 2016.
Ces activités criminelles confirmant les « traditions » de grande violence de ce pays dévoilent la faiblesse d’un Etat à imposer la loi face aux groupuscules d’extrême droite qui entretiennent le climat de terreur dans des régions rurales reculées.
Malgré tout, le peuple Colombien nourrit l’espoir d’un avenir meilleur.
Les FARC ont entamé le processus de désarmement préparant un retour des guérilleros à la vie civile, les propositions politiques sont sur la table des négociations, la mise en œuvre sera longue, on ne sort pas facilement d’un conflit armé qui déchire la Colombie depuis les années 60 et a fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Aujourd’hui, le pays est en très grande partie sécurisé, les touristes peuvent librement circuler sans crainte et sans contrainte.
Dans ce beau pays vigilance habituelle comme partout en voyage !
La Colombie a beaucoup à offrir, du charme à revendre, des paysages grandioses, une population curieuse et bienveillante.
Notre séjour est marqué par un "sans faute", dix sur dix, pas un seul point négatif !
Nous les avons rencontrés, ils et elles nous ont parlé de leur pays avec fierté et ont su nous accueillir avec une grande générosité.
Merci à Octavio, Maria, Fernando, Helena, Esméralda, Alberto, Alexandra, Ronaldo, Olivia….et tant d’autres !
Pensées pour Botero et évidemment pour Gabriel Garcia Marquez !!
Merci aussi à vous tous, lecteurs et lectrices de ce blog, pour nous avoir accompagnés sur ces routes de Colombie !
« Venez, n’ayez pas peur…Osez, le risque c’est de vouloir y rester ! » (*)
(*) Slogan du ministère du tourisme Colombien
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