Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Colombie 5, Mocoa, jungle Amazonienne et décoction de lianes...

Colombie 5,

 

 

 

Mocoa, jungle Amazonienne et décoction de lianes.

 

 

 

 

 

 

 

"Tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans soupçonner que le vrai bonheur est dans la manière de gravir la pente "

 

 

 

 

 

"cent ans de solitude"  G.Garcia Marquez

 

 

 

 

 

130 km pour rejoindre Mocoa depuis Pitalito.

 

 

 

 

Quatre bonnes heures dans un minibus qui assure aussi le transport de la petite messagerie.

 

Le coffre est à bloc, il faut tasser fortement pour faire passer les bagages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chauffeur connait parfaitement la route et anticipe les nids de poule.

 

 

Le réseau secondaire est malaisé voire scabreux sur certaines  portions où l’asphalte disparait.

 

 

 

 

Coulées de boue et effondrements de la chaussée rendent le parcours laborieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La police et les militaires sont très présents sur le trajet ; nous  prenons l’habitude  de ces  contrôles aléatoires qui témoignent d’un pays sous pression sécuritaire.

 

 

 

 

Des casemates édifiées à l'aide d'empilements de sacs de sable ajustés au cordeau sont disposées en chicane sur la route et garantissent des barrages efficaces.

 

 

 

 

 

Ce qui surprend le plus, c’est la jeunesse de ces soldats et policiers, certains paraissent à peine sortie de l’adolescence.

 

 

 

 

Lourdement armés, ils demandent poliment à faire ouvrir les sacs, s’enquièrent parfois du passeport  et ne manquent jamais de nous lâcher un tonitruant:

 

 « Benvenido a Colombia ! »

 

 

 

 

 

Au fil des kilomètres  nous laissons derrière nous le département de Huila pour pénétrer dans le Putamayo, zone frontalière de l’Equateur et du Pérou.

 

 

 

 

C’est une contrée de jungle épaisse, où bouillonnent  rios et cascades dans une imposante nature luxuriante.

 

Ici, rien ne semble pouvoir dompter cette croissance sans limite.

 

 

 

 

 

Nous sommes aux portes de l’Amazonie colombienne, un énorme poumon vert plus vaste que l’Allemagne.

 

 

 

Mocoa, grosse bourgade à vocation agricole ne présente guère d’intérêt si ce n’est sa proximité d'une Amazonie domestiquée qui offre de belles randonnées à travers une jungle ponctuée de chutes d'eau et piscines naturelles dans un univers unique.

 

 

 

 

El terminal  de bus jouxte un marché populaire riche  en couleurs où patientent les taxis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous serons rapidement pris en charge jusqu’à destination d’une posada plantée au bord du rio Mocoa qui baptise la « ville ».

 

 

 

 

 

La guesthouse, éloignée du village d’environ sept kilomètres,  annonce fièrement être l’endroit idéal pour la détente,  le retour à la nature et l’immanquable ballade aux "cascadas Fin Del Mundo".

 

 

 

 

La région n’apparait pas directement comme un incontournable de la Colombie ; ici les touristes se font relativement discrets, il s’agit plutôt d’un point de chute pour  occidentaux, souvent jeunes, qui ne viennent pas seulement pour faire trempette dans les bassins naturels et se détendre sous les cascades, mais qui sont animés par l’attrait d’une expérience insolite.

 

 

 

 

 

« Interesado en tomar ayahuasca ? »*

 

 

 

 

 

L’annonce est sobre, la posada peut organiser une séance chamanique avec découverte du Yagé *,

breuvage rituel séculaire des indiens d’Amazonie à base de décoction de lianes et de feuilles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La prise de yagé, est devenue un phénomène urbain en Colombie.

 

 

 

Son pouvoir hallucinogène séduit chaque année un peu plus de touristes étrangers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis des milliers d’années, les communautés d’Amazonie et des Andes utilisent le yagé  à des fins médicinales et aussi pour entrer en communion avec les Dieux et les ancêtres disparus.

 

 

 

 

 

Si l’Organisation Mondiale de la Santé considère le yagé comme un psychotrope, son usage traditionnel est toléré en Amérique latine :

 

 

 

 

"Cela sert à soigner beaucoup de maladies. Cela aide à se libérer de son ego, de sa colère, à apprendre la patience", assure le chaman, Juan Martin Jamioy.

 

 

 

 

"Ce remède, c'est comme un psychologue de l'esprit, il te parle directement et te dit des vérités", poursuit-il, en soulignant l'attrait que suscite le rituel pour les étrangers.

 

 

 

 

Et d’ajouter :

 

 

 

 

"Il y a beaucoup d'Européens qui viennent. Là-bas, la vie est différente. Ils cherchent la connaissance et les chemins spirituels, ils sont lassés de leur vie monotone"

 

 

 

 

Si la prise de yagé ne présente pas d’addiction, elle n’est pas sans risque.

 

 

 

 

 

Andrés Rueda Latiff, psychologue et expert dans l’abus de substances a, quant à lui, déclaré contre l’avis de médecins occidentaux « que le yagé n’est pas nuisible, à partir du moment où il s’agit bien de yagé ».

 

 

ajoutant :

 

 

 

« ces dernières années, cette plante a été galvaudée, mais aussi sa culture… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la clé, il y a un business, car bien entendu les séances ne sont pas gratuites.

 

 

En principe, la prise de la potion doit être encadrée par un chaman, un vrai !

 

 

Mais semble-t-il, depuis l’engouement que suscite cette expérience, les  pseudos chamans se multiplient et les accidents ne sont pas anecdotiques :

 

 

 

 

Une substance mal préparée, mal dosée peut s’avérer d’une extrême dangerosité pouvant aller jusqu’à l’issue fatale comme ce fut le cas pour un jeune britannique à Mocoa.

 

 

 

 

Alors, avec tous ces jeunes en quête de vérité, dans « notre » posada règne un joyeux bordel sympathique !

 

 

 

Nous avons du mal à identifier qui pilote l’affaire, ici c’est très « cool », « super cool » devrais-je dire…

 

 

 

 

Musique reggae, dreadlocks et corps tatoués, sieste dans les hamacs, chats qui piochent dans les gamelles et réveil tardif pour l'éveil des consciences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous n’avons pas tenté la décoction.

 

Sans doute parce que nous n'avons pas trouvé le chaman qui nous convenait !!

 

 

 

Mais la posada possède une petite merveille, une chambre double qui s’étend d’une terrasse totalement ouverte sur le rio avec en toile de fond la jungle!

 

 

 

 

Décor splendide, bourdonnement du fleuve, chants des oiseaux, insectes volants en ballade sur le lit, apesanteur du climat tropical.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous passerons trois belles journées dans cet univers à l’écart du monde urbain.

 

 

 

Au cœur de la jungle, un sentier exigeant (3h aller-retour) rendu glissant par les pluies de soirées, mène à des cascades et des piscines naturelles permettant la baignade.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

l’eau est fraiche et tonique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la cascada Fin Del Mundo, après le bain on peut casser une petite croûte, poitrine de cochon grillée au feu de bois, œufs de canne et bien sûr tinto, le café colombien ! 

 

 

 

 

(L’alcool est interdit sur le site)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* Les deux terminologies  ayahuasca et yagé sont indifféremment utilisées pour qualifier la décoction à base de lianes et de plantes issues de la forêt.

 

 

 

 

En langage indigène ayahuasca signifie « liane des esprits ».

 

 



02/02/2017
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