Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Cuba 8, Gibara se souvient (un peu) de Colomb mais davantage de "Ike"!

Cuba 8, 

 

 

 

 

Gibara se souvient (un peu) de Colomb mais davantage de « Ike » !

 

 

 

 

 « Un long lézard vert aux yeux de pierre et d’eau »

 

 

Nicolas Guillén, poète Cubain.

 

... ou un crocodile plongeant sous le tropique du Cancer, la gueule tournée vers Haïti, la queue battant la mer face à la Floride.

 

 

« Cuba », les guides de l’état du monde :

 

Sara Roumette  (La découverte)

 

 

 

Une accumulation d’erreurs de calcul disent les historiens !

 

Au bout du quatrième voyage, (1502/1504)  Tonton Cristobal Colomb, fâché avec sa calculette, est toujours persuadé d’avoir abordé l’Asie !

 

 

 

 

Il pense faire route vers le Japon (Cipango), il n’en démord pas, mais dès 1492 il longe la côte Cubaine qu’il reconnait comme la péninsule du continent Asiatique.

 

 

À sa décharge, les Indiens Taïnos qui le voient débarquer sur la plage dans un déguisement peu commun pour la région, ont les yeux bridés et un grain de peau cuivré!

 

 

Le découvreur Cristobal  décrira  Juana, le nom qu’il donnera à Cuba, comme « …La terre la plus belle que l’œil humain ait jamais pu caresser… »  

 

 

Considérait-il déjà que les Taïnos n’appartenait pas au genre humain ?

 

Pourtant Colomb décrira les Taïnos comme un peuple « doux », « gentil » et « sans notion du mal ».

 

 

 

Trop  sympas les natives sans doute ? Car en à peine trente ans, 90% des Taïnos furent anéantis.

 

 

 

 

C’est donc ici, à Gibara , que Colomb débarque.

 

Une modeste fresque à l’entrée du bourg représente les trois caravelles ancrées devant la côte.

 

Colomb y plantera une croix que l’on peut voir dans l’église de Baracoa, La « cruz de la Parra », authentifiée comme datant bien de la fin du XVème siècle mais ne venant pas d’Europe comme la légende voudrait le faire croire, car le bois est Cubain!

 

 

Toujours à Baracoa, une statue de Colomb rappelle son passage dans le coin.

 

Un machin pas terrible qui  domine la plage de sable noir à proximité du port.

 

 

 

À Baracoa les bus font demi-tour, c’est le point final pour le sud.

 

Se rendre à Gibara en évitant un fastidieux rebroussement par Santiago impose de trouver une voiture pour faire le trajet via Holguin et affronter la route pourrie qui traverse la région industrielle de Moa.

 

Cette route est réputée la plus mauvaise de Cuba.

 

Ici, dans le sud du sud, on n’est guère optimiste quant à son amélioration.

 

 

Que fait donc Fidel ? (Y Raùl también ?).

 

 

 Les camions, jeeps et voitures circulent à la manière d’un gymkhana, cependant  nous  sommes bien loin des conditions dantesques de certaines routes Africaines.

 

Globalement  à Cuba, le réseau routier est acceptable.

 

 Il faut du temps pour faire ce bout de chemin  qui taraude  de belles palmeraies avant de venir éventer la montagne de Moa, devenue désert écologique.

 

 L’exploitation du nickel et du cobalt  a totalement scalpé les collines.

 

Depuis peu le gouvernement a mis en place un programme de reforestation.

 

 

 

Nous négocions le prix du transport. Avec nous un Cubain, à la droite du chauffeur, qui ne tarde pas à se désaltérer dès  potron- minet :

 

Réglé comme une pendule, il se prend une rasade de rhum brun tous les dix  minutes…

 

 

 

Après tout, ici, depuis la récente visite du pape, tous les chemins mènent au rhum ! (facile!)

 

Au bout de quatre heures de route la bouteille n’est plus vendable !

 

Il semble  cependant conserver toute sa lucidité et entre deux somnolences, converse avec le chauffeur.

 

 

Nous avons fixé le prix de la course jusqu’à Gibara, mais visiblement le pilote n’est plus enclin à faire l’antenne qui nous sépare de la mer (70km aller-retour) :

 

 

Il fait un arrêt décisif à la sortie d’Holguin et hèle un taxi qui fera le complément du trajet.

 

Chacun y trouve son compte pour un prix identique à la transaction initiale.

 

Les sacs atterrissent dans une antique Chevrolet  de 51 type familiale, avec un jeune chauffeur rondouillard qui transpire dur et se fait le plaisir d’assurer l’information touristique de la région.

 

 

 

C’est vrai qu’il a le temps de meubler, car on progresse dans la campagne à la vitesse d’une « ferrari cubano », nom qu’il donne aux calèches tirées par les chevaux que l’on dépasse quand même!

 

 

 

 

Le bruit du moteur est diabolique, les vapeurs d’essence nous endorment un peu.

 

 

 

Le bonhomme distille quelques blagues Cubaines et remet un coup de vapeur sur les « ferrari cubano » qui sont une des meilleures inventions de Fidel dit-il,  car elles demeurent très économiques, les faire brouter suffit !

 

 

 

Rigolade de rigueur, mais attention, on ne déconne pas sur le lider Maximo !

 

 

 Bleu de la mer, bleu du ciel et beaucoup de bleues qui meurtrissent encore le petit bled de Gibara.

 

 

 

« Ike » a cruellement secoué l’océan en 2008, laissant un champ de ruines dans ce paradis tropical.

 

 

La violence de l’ouragan a épargné les solides édifices mais a pratiquement rayé de la carte un grand nombre d’habitations modestes.

 

Le gouvernement  a reconstruit un village pour les démunis dans un environnement  plus protégé et… planté des éoliennes dans la zone sinistrée !

 

 

 

Une façon de donner un second souffle à Gibara !

 

Nous avons passé de paisibles journées dans ce petit port de pêche attachant où nous étions quasiment les seuls non cubains à cette époque de l’année.

 

 

 

Gibara sort de sa léthargie, au moins durant une semaine, chaque mois d’avril, à l’occasion du Festival Internacional Del Cine Pobre (festival du film à petit budget).

 

 

 

 

Les cinéastes indépendants, loin des paillettes de Cannes, sont en compétition sous le soleil des Caraïbes.

 

 

 

Le festival est étonnamment bien doté et affiche pas moins de 100 000 dollars US de prix.

 

 

 

 

Nous ne pouvions pas quitter Gibara sans faire l’expérience du cinéma d’Etat qui ouvre ses portes chaque  soir.

 

Accès à la culture oblige, le tarif est de deux pésos (monedad nacional), il faut 25 pesos pour faire un Euro.

 

 

 

Dans la grande salle, les ventilos se sont mis en route pour nous, et la projection fut privée, nous étions les deux seuls.

 

 

Enfin presque :

 

à mi-parcours du film du réalisateur Cubain (et fondateur du festival) Humberto Solas, une chauve-souris s’est invitée projetant sur l’écran la silhouette surréaliste virevoltante de Batman !

 

 

Gibara s’endort tôt, peu ou pas de vie nocturne, quelques restaurants sans prétention, un hôtel de luxe, véritable chef d’œuvre colonial bien rénové qui offre un « miradore », encore un, mais sans allemand le jour où nous sirotions notre bière!

 

Vue splendide sur l’océan ! (qu’on ne s’y méprenne pas, on aime bien nos compatriotes Allemands, même s’ils trichent un peu avec leur moteur, Achso !)

 

Nous  prenons nos diners à la « casa », Lili, la patronne, peut sans problème donner quelques leçons de cuisine.

 

Superbes poissons grillés et poulpes entiers, capturés par son mari, cuisinés de façon magistrale ! Un véritable régal!

 

 

 

 Demain nous ferons route vers Holguin pour prendre un bus de nuit qui nous déposera à Santa Clara.

 

Nous remontons vers le nord avec l’incontournable arrêt dans la ville du Che !

     

Octobre 2015, año 57 de la révolucion !

 

 

 

 

 

 

 

 

 



10/11/2015
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