Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Ethiopie 13, Mékélé, mauvaises nouvelles du front...

Ethiopie 13,  Mékélé, mauvaises nouvelles du front…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lalibela/ Mékélé c’est une bonne dizaine d’heures de bus.

 

 

 

 En fouinant un peu,  on peut  profiter des 4X4, qui la veille, déposent des touristes  venus visiter les églises et repartent à vide le lendemain pour Mékélé.

 

C’est une bonne option pour affronter l’interminable piste jusqu’à Weldiya, où on rejoint la  route asphaltée qui mène à la capitale du Tigré (ou Tigray).

 

Nous partageons un land -cruiser Toyota avec un jeune couple espagnol.

 

Paysages profondément montagneux, arides et parfois sévères mais on ne s’en lasse pas.

 

 

 

 

 

 

Notre conducteur est prudent ; la route spectaculaire, fréquentée par un grand nombre de poids lourds tractant des remorques surchargées, rend le trajet  hasardeux pour ne pas dire dangereux.

 

 

Mais c’est vrai partout en Éthiopie :

 

 

 

Le vent, la vitesse mal contrôlée, un arrimage mal équilibré,  la fatigue des conducteurs, autant de facteurs aggravants qui font verser les camions et aussi les minibus sur ces routes d’altitude.

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons dans le Tigré, petite région à l’échelle du pays, mais dont l’élite actionne fortement les leviers politiques du pouvoir central depuis la chute du dictateur Mengistu (1991).

 

 

 

 

 

 

 

 

Mékélé, la capitale, ancrée dans ces terres ingrates du nord montagneux, sait rappeler aux autres Éthiopiens que le berceau de la civilisation abyssine leur appartient !

 

 

Mékélé est une ville moderne ; On peut  agréablement se balader  dans ses rues pavées qui mènent au château,  flâner le long de ses échoppes protégées par l’ombre des arbres qui agrémentent les trottoirs (oui, oui, ici il y a des trottoirs !).

 

 

 

 

 

 

Le centre est actif, restaurants, bars, salles de billards et petits supermarchés où l’on peut dénicher des produits français emblématiques.

 

 

 


 

 

 

La ville bénéficie d’une grande université, les étudiants sont nombreux et donnent à Mékélé son caractère trépidant, une fraîcheur et une ouverture d’esprit,  ici ça va plus vite qu’ailleurs !

 

 

 

Si on y ajoute les sourires et le sens de l’accueil, les ingrédients sont réunis pour une halte plaisante.

 

 

Mais les touristes qui viennent à Mékélé ont pour la plupart d’autres idées en tête :

 

 

Porte d’entrée des églises rupestres du Tigré perchées dans les montagnes, Mékélé est  aussi le point de départ d’une excursion dans le désert  du Danakil.

 

 

Nous privilégions en premier lieu une sortie de quatre jours dans le Danakil, incluant le volcan Erta Alé, un « tour » complet qu’il nous faudra négocier avec une agence en ville.

 

 

 

…Et puis voilà, la nouvelle tombe, mauvaise, brutale et déroutante…

 

 

Ici, toutes  les agences ont en mémoire le drame de 2012 : durant le sommet de l’Union Africaine à Addis, sur les pentes du volcan, cinq touristes avaient été décapités et deux autres enlevés.

 

 

 

Selon Addis, Les rebelles Érythréens, sans que la preuve soit apportée, auraient perpétré l’attentat.

 

 

Depuis cette sordide affaire les mesures de sécurité ont évidemment été mises en place afin de sécuriser toute cette zone.

 

 

 

C’est un guide, rencontré dans un restaurant qui nous l’apprend…

 

Il s’est passé quelque chose sur l’Erta Alé dimanche dernier.

 

 

Je trouve rapidement l’info sur Radio France International (RFI)

 

 

Ci-dessous  l’article : texte en Italiques :

 

 

Par RFI Publié le 05-12-2017 Modifié le 06-12-2017 à 15:12

 

 

 

 

 

« En Ethiopie, un touriste allemand a perdu la vie dimanche soir sur un site touristique très prisé par les étrangers et les chercheurs dans le nord du pays, près de la frontière érythréenne.

 

 

 

 

Il a été tué par des hommes armés qui pour l'instant n'ont pas été identifiés, alors qu'il se trouvait sur les pentes du volcan Erta Ale, dans la région afar.

 

 

 

 

Ce site spectaculaire a déjà été le théâtre d'attaques contre des touristes depuis dix ans, mais rien n'indique pour l'instant qu'ils aient été tués pour des motifs politiques.

 

 

 

 

Tout s'est joué dans la soirée de dimanche, aux alentours de 22 h ou 23 h, heure locale.

 

 

 

Un groupe de touristes escalade le volcan Erta Ale avec leurs guides et leur escorte, c'est obligatoire dans cette partie de l’Éthiopie.

 

 

 

 

Ils escaladent pour aller passer la nuit là-haut quand des coups de feu et des explosions retentissent, d'après un guide touristique interrogé par le site local Horn Affairs. Au sommet, un groupe armé se bat avec la police locale.

 

 

 

Les touristes rebroussent chemin vers le camp de base, au pied du volcan, mais, apparemment, la victime allemande et son guide sont un peu à l'écart des groupes principaux.

 

 

 

C'est à ce moment, selon le tour-opérateur qui avait des employés sur place, que des hommes armés auraient tenté de kidnapper le citoyen allemand.

 

 

 

Devant sa résistance, ou bien sa tentative de fuite, il est abattu. Son guide est blessé aux jambes, toujours d'après le tour-opérateur.

 

 

 

 

Pour l'instant, l'attaque n'a pas été revendiquée.

 

 

 

 

Le porte-parole du gouvernement fédéral éthiopien affirme que les forces de l'ordre et l'armée sont à la recherche des assaillants.

 

 

 

La zone est dangereuse, car la frontière avec l’Érythrée est proche. En janvier 2012, un groupe indépendantiste Afar, soutenu par Asmara, avait tué cinq touristes et kidnappé quatre personnes, quasiment au même endroit.

 

 

 

 

Pour l'instant, aucun mouvement politique n'a revendiqué l'attaque et d'autres hypothèses peuvent donc être avancées. Selon une source interrogée par RFI, la mort tragique de ce touriste allemand pourrait être une bavure de l'escorte policière qui accompagnait son groupe.

 

 

 

Il faisait nuit, l'homme serait resté en arrière et, en tentant de rattraper les autres, son guide et lui auraient fait paniquer la police spéciale afar chargée de sécuriser le trek. Les policiers auraient alors ouvert le feu sur ce qu'ils ont pris pour une menace.

 

 

 

 

Enfin, l'acte de banditisme qui tourne mal n'est pas à exclure dans cette région isolée.

 

 

 

 

Située à deux heures de marche de l'Erythrée, la « Montagne qui fume » est un lieu hostile.

 

 

 

La « Montagne qui fume », c'est la traduction littérale de « Erta Ale », le nom Afar de ce volcan toujours actif qui s'élève au milieu d'une dépression de sable et de sel, dans une chaleur de four, sous le niveau de la mer.

 

 

 

 

C'est aussi un lieu dangereux politiquement. Des commandos de rebelles Afars basés en Erythrée ont déjà attaqué des touristes dans ce secteur.

 

 

 

 

En 2007, cinq Européens, dont des diplomates britanniques, avaient été enlevés par des hommes de l'ARDUF, le Front Afar de l'unité révolutionnaire et démocratique, dont la base arrière se trouve en Erythrée.

 

 

 

 

Cela dit, les kalachnikovs abondent dans la région.

 

 

 

Il n'est pas rare d'y croiser un caravanier ou un berger appuyé sur un fusil-mitrailleur.

 

 

 

Selon un connaisseur de cette province très isolée, l'incident de dimanche soir pourrait donc, aussi, être un acte de banditisme qui a mal tourné. »

 

 

 

L’annonce n’est évidemment pas rassurante, le gouvernement communique peu, les agences qui ont senti le vent du boulet, vont au contraire faire un effort significatif de communication.

 

 

Nous prenons une décision pesée, rationnelle,  avec la certitude que cette malheureuse histoire va forcément renforcer encore plus le déploiement des militaires dans le Danakil et en particulier sur la zone du volcan.

 

 

Nous serons une quinzaine à constituer un groupe en partance pour le Danakil.

 

Nous faisons le choix d'une agence réputée pour le sérieux de son organisation:

 

Excellente connaissance du terrain, longue expérience dans ce domaine, 4X4 en parfait état, compétence reconnue des guides et chauffeurs et surtout bonne relation entretenue avec la communauté Afar qui contrôle le secteur...

 

 

Ironie de cette dramatique affaire, après négociation, nous allons obtenir un prix plancher sans commune mesure avec les tarifs annoncés sur le site de l'agence.

 

 

Durant nos quatre jours dans le Danakil, merveilleuse région,  où  pour nous tout s’est parfaitement déroulé, nous aurons une pensée pour ce voisin d’outre-Rhin venu peut être en quête  d 'une  mythique Abyssinie…

 

 

Au mauvais moment au mauvais endroit, il y aura laissé sa vie, loin de ses proches.

 

 

Descriptif de notre virée dans le Danakil à venir.

 

 

 

 

 

 



14/12/2017
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