Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Egypte 8, Louxor, de la vallée des Reines au Ramesseum.

Egypte 8, Louxor, de la vallée des Reines au Ramesseum.

 

 

 

 

« Les morts vivent encore dans le cœur des vivants. »  Proverbe égyptien.

 

 

 

À l’entrée de la vallée des Reines, nos vélos posés contre les barrières de sécurité paraissent bien seuls. Policiers et quelques vendeurs désœuvrés sirotent le thé…

 

 

 

 

 

 

 

Somnolents, des chiens noirs errants  nous accueillent.

 

 

 À la manière d’un loup, comme pour défendre ce territoire  sacré, l'un des clébards hurle dans ce désert,  là où reposent  reines, épouses, compagnes de pharaons, et  enfants de sang royal.

 

(...des chiens noirs...Descendants d'Anubis??)

 

 

 

 

 

 

Etrange sensation dans cette matinée de février, d’arpenter, solitaire ou presque, cette vallée réservée aux sépultures de hautes lignées qui datent de  -1100 à -1300 avant notre ère, soit  maintenant  3100 à 3400 ans d’existence.

 

 

 

Une centaine de tombeaux creusés sous la roche ont été mis à jour. Les archéologues n’en doutent pas, d’autres  sépultures  attendent le coup de pioche qui pourrait révéler un nouveau joyau, une nouvelle perle rare.

 

 

 

 

 

Dans cette vallée, trois tombes sont ouvertes au public, sans compter évidemment l’étoile de cette nécropole, le diamant de la vallée des Reines,  qui a à elle seule fait pâlir toutes les autres :

 

 

la somptueuse tombe de Néfertari !

 

 

 

 

 

 

 

Considérée comme la plus belle qui ait été découverte en Egypte, pour son état de préservation et la qualité remarquable des peintures murales, Néfertari a un prix :

1000 livres égyptienne soit près de cinquante Euros par personne.

 

 

 

À nous deux ça fait un gros billet, alors on s’abstient, nous irons voir les vidéos sur Internet !

 

 

 

Pour admirer durant dix minutes la dernière demeure de l’épouse royale de Ramsès  « le second », notre pote préféré depuis notre rencontre à Abou Simbel, il faut libérer les cordons de la bourse...Trop!

 

 

 

 

 

Malgré notre amitié certaine avec Pharaon, il se refuse à nous faire une réduction,  il nous faut donc faire des choix.

 

 

 

 

Nous nous contenterons  de visiter des tombeaux plus « modestes » comme  le caveau  de « Her-Khopeschef » (non, non, il n’est pas Allemand !) un des fils de Ramsès III, appelé  très jeune à rejoindre  le royaume des Dieux :

 

 

Magnifique exécution des peintures,  couleurs encore très vives après 3000 ans,  fraîcheur  et légèreté des représentations des scènes de Pharaon accompagnant son fils pour le guider vers l’au-delà.

 

 

 

 

 

Nous rendrons visite également à un autre fils du fécond Ramses III ( qui en a eu aussi beaucoup...de fils !) . 

 

celui-là se nomme « Kam em- Waset » (vous suivez toujours ?)

 

 

 

On se courbe consciencieusement pour pénétrer la chambre funéraire basse de plafond :

 

 

Découverte en 1903 dans un très bon état de conservation, le caveau présente d’admirables fresques, finesse du détail, visages expressifs et couleurs splendides !

 

 

 

 

 

 

 

Contrairement à la vallée des Rois que nous visiterons plus tard, la vallée des Reines, n’a pas le même statut que  son pendant masculin, mais les quelques tombes que l’on peut admirer valent vraiment le détour :

 

 

 

En arrivant tôt ou en fin de journée, vous aurez toutes les chances d’être seuls pour accompagner les Reines, et ça c’est « Royal » » !

 

 

 

 

 

Les photos ne sont pas autorisées à l’intérieur des sépultures.

 

 

 

 

J’ai respecté ce principe malgré les insistances sans cesse répétées des gardiens qui ne manquent pas de proposer  moyennant backchich  les prises de vue.

 

 

 

 

Dans cet article, toutes les photos qui illustrent  notre visite dans les tombes sont  issues d’agences  et  autorisent un usage libre.

 

 

 

 

On enfourche les vélos, descente en roue libre vers le Ramesseum en lisière des terres cultivées et du désert.

 

 

 

 

 

 Petite brise sous le soleil hivernal du « west bank », la montagne thébaine efface peu à peu ses teintes rose du matin.

 

 

 

 Les colonnes et les colosses du temple de Ramsès II  apparaissent dans une lumière dorée, moment de grâce qui se répète chaque jour depuis 3 500 ans.

 

 

 

Ramesseum, baptisé ainsi par Champollion,  temple funéraire du grand Roi est l’un des symboles forts de Ramsès II ;

 

 

« Ce qu’il y a de plus pur et de de plus noble en termes de grands monuments thébains » disait ce même Champollion.

 

 

 

 

 

 

 

 

On ignore si Belzoni, pionnier de l’Egyptologie, que certains disent « pilleur », partageait la même admiration ;

 

il laissa cependant les traces de son passage sur quelques colonnes du Ramesseum confirmant le grand intérêt des italiens pour cette fabuleuse culture égyptienne !

 

 

 

 

 

Ici, Ramsès II mord la poussière ! Ce n’est pas courant, il nous a habitués à beaucoup mieux !

 

 

 

 

 

 

 

Le colosse  s’est effondré, c’est la plus grande statue monolithique découverte à ce jour :

à l’origine, « le soleil des princes » fut taillé dans un seul  bloc de granit rose mesurant de la tête au pied plus de 17 mètres !

 

 

 

 

 

 

 

Moins fréquenté que les temples de Karnak ou Louxor, le Ramesseum est un lieu magique, hors du temps, encore une fois bien loin de l’agitation des grands sites.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les travaux de restauration sont en route, c’est l'un des plus gros chantiers archéologiques d'Egypte, digne du pharaon qui régna près de soixante-dix ans (de 1298 à 1236 avant J.-C.)

 

 

 

 

 

 

 

Malgré les soubresauts  et les incertitudes  de la révolution égyptienne, une équipe dirigée par le Français Christian Leblanc participe à la création de «Louxor 2030», projet pharaonique s’il en est !

 

 

 

 

 

 

 

 

Une entreprise   gigantesque…  C’est un vaste plan de valorisation décidé par le gouvernement égyptien.

 

 

 

 «Louxor 2030» est ambitieux:

Les deux rives du Nil deviendraient alors le plus grand musée en plein air du monde.

 

 

 

L'objectif est de massifier le nombre de touristes.

 

 

Les maisons d’habitations qui occupaient les abords des sites archéologiques ont été détruites, les habitants, expulsés,  (C’est un gros mot à Louxor !) et plus ou moins bien relogés, le village de Gourna situé sur les tombes a été rasé. (Officiellement déplacé.)

 

 

Pour la population du bord du Nil, le prix de la splendeur de l’Egypte ancienne est lourd à payer.   

 

 

Ci-dessous, village épargné:

 

 

    

 

Le « Président- monarque »qui commande le pays, Abdel Fattah al-Sissi, l’incontestable maître de l’Egypte est en piste pour les prochaines élections qui se dérouleront fin mars.

 

 

 

 

 

 

 

 

 En quatre années de présidence, il a éteint  toute opposition, islamiste comme libérale, mettant à l’abri du soleil  des centaines de voix considérées comme dissidentes.

 

 

 

Vieille tradition démocratique,  sans doute, dans une Egypte torturée par un besoin de liberté :

 

 

 

 

« …le problème des prisons du Caire, c’est que si on trouve facilement quelqu’un pour vous y fourrer, il est bien plus difficile de trouver quelqu’un pour vous en sortir !... »

 

 

 

« Ce pays qui te ressemble » Tobie Nathan

 

 

 

 

 

Des élections  attendues sans surprise  puisque  seul en piste,  seul sur la ligne de départ, on voit mal comment l’unique candidat ne serait pas élu !

 

 

Pas de quoi se gratter la tête!

 

 

 

 

 

 

 

 

Garant de la stabilité pour les uns, autocrate fortement critiqué en messe basse pour les autres, « les murs ont des oreilles » nous a confié un Egyptien parlant un très bon français, l’ex-maréchal Sissi, a écrasé tous ses opposants depuis 2013 pour devenir le nouveau Pharaon !

 

 

 

Sur le parvis du temple de Louxor, une grande banderole sponsorisée par une banque, annonçant un meeting en faveur du candidat- président- unique  me fait un clin d’œil bizarre…

 

 

 

 

 

 

 

Son Altesse Sissi semble me dire de me mêler de mes affaires et non des siennes,  et de m’intéresser un peu plus aux vieilles pierres, il y a tant à faire sur place !

 

 

 

Nous n’avons pas  établi de comptage du nombre de participants au meeting ;

 

Ce qui est certain, c’est l’affluence au contrôle ophtalmologique qui le même jour se déroulait sur la place centrale du « west bank »

 

 

Distribution de lunettes à venir probablement !

 

 

 

 

 

 

 

L’Egypte est-elle aveugle ?

 

 

 

« C’est d’abord le prix du pain qui compte… » nous dit en substance un Egyptien copte entouré de travailleuses occupées à mettre en paquet du tabac.

 

 

 

 

 

 

 

Au fond de la ruelle qui sent bon la feuille de nicotine, insensible au chant du muezzin, une immense Vierge Marie, bras ballants, semble demander miséricorde pour le peuple égyptien.

 

 

Un chat égyptien nous observe...Peut être une réincarnation?

 

 

 

 


 

 

Demain sera un autre jour avec ou sans Sissi qui vise le plébiscite !

 

 

 

Quant à nous, il nous reste fort à faire  sur les bords du fleuve :

 

 

 

De la vallée des Nobles au village des Artisans, la rive Ouest de la nécropole Thébaine n’a pas fini de nous aimanter !

 

 

 

 

 

 

 



20/02/2018
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi