Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Mozambique 5, Ilha de Mozambique...

Mozambique 5,

 

 

Ilha de Moçambique .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut se lever tôt. C’est la règle.

 

Avec un départ vers 5 h, nous multiplions les chances de circuler sous des températures douces  et les opportunités de correspondances sur les grands axes seront plus aisées.

 

Sous un soleil que nous aurions souhaité plus discret, parfois assis sur des sacs de farine de maïs et partageant l’inconfort des locaux, nous n’avons guère perdu de temps… De chapas en pick up, tout s’est vraiment bien combiné.

 

En quittant Gurué et ses plantations de thé au Nord Mozambique, nous ne pouvions pas envisager d’être le soir même au bord de l’Océan Indien…

Une succession de bonnes connexions a permis  que vers 20 h nous étions sur « Ilha de Moçambique ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au passage nous établissons un nouveau « record » : 24 dans un minibus Toyota 11 places!

 

 

 

Sous un ciel étoilé, devinant l’océan au frémissement des vagues, nous franchirons le long pont de 3,5 km qui depuis 1969 rattache « Ilha de Moçambique » au continent Africain.

 

 

Mettre les pieds dans l’Océan Indien nous apparaît comme une « récompense », une gratification, une étape importante dans notre voyage en Afrique de l’Est…

 

Maintenant il ne nous reste plus qu’à descendre vers le Sud le long de la côte.

 

C’est sur cette île de récifs coralliens, longue de trois km sur un maximum de 600 m de large, que les Portugais décidèrent d’amarrer leurs navires au tout début des années 1500.

 

« Ilha de Moçambique » est considérée comme étant la toute première installation Européenne sur la côte Est Africaine.

 

C’est ici que se dressent avec vigueur les plus vieux bâtiments de pierres de l’hémisphère Sud.

 

 

La « Fortaleza de Sao Sebastio »  défendant l’île à la manière des  citadelles  Vauban, témoigne du savoir-faire des architectes Portugais de l’époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1991, « Ilha de Moçambique » sera classée Patrimoine Mondial par l’UNESCO.

 

L’île dessinée comme un croissant, se prélasse dans une atmosphère Arabo Musulmane qui n’est pas sans évoquer la tumultueuse Zanzibar.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais à «Ilha » rien de trépidant, pas de vie nocturne pour enfiévrer les rues de sable qui courent le long des magnifiques bâtiments coloniaux.

 

Pas de néon ni d’enseigne lumineuse, seul le soleil couchant vivifie les tons pastel des enduits écaillés des murs brûlants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Parfois des accords de guitare sortis du fond d’une arrière-cour pourraient troubler l’esprit et nous faire vagabonder vers les côtes Cubaine ; mais le discret muezzin rappelle au visiteur que l’île et ses deux mosquées appartiennent à la tradition Swahili des grands comptoirs esclavagistes de la côte Est Africaine.

 

 

 

 

 « Ilha », épargnée par la foule, est souvent oubliée des tours opérateurs voire ignorée : c’est la quiétude qui prédomine ; une  ambiance langoureuse, longue de plusieurs siècles, s’empare de la vieille ville dont les ruelles s’entrelacent à la façon des médinas de l’Afrique du Nord.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peu de touristes à cette époque de l’année… Et peu de touristes tout au long de l’année.

 

Ici ce sont les « voyageurs » qui s’attardent nous dit  Maya, une Espagnole de Barcelone, qui conquise par le charme particulier de l’île, décida il y a peu de vendre son agence de voyages pour acheter un bâtiment colonial :

 

400 M2 sur le front de mer, tout à rénover dans le respect de la tradition !

 

Maya se fait aider par un architecte Français qui œuvre pour « Architectes sans frontière ».

 

La « maison » sera habitable en mars prochain.

 

Evoquant son ancienne activité professionnelle dans la ville Catalane, Maya nous dit n’avoir aucun regret sur sa décision.

 

Je vais enfin « vivre » dit-elle!  Maya a 51 ans, et certainement une passion pour l’Afrique, un coup de cœur pour « Ilha »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous logeons dans une Guesthouse au cœur de la vieille ville ; une habitation au riche passé.

 

Les chambres, larges pièces aux hauts plafonds où sont suspendus d’antiques ventilateurs, entourent un patio qui abrite un bananier et un bougainvillier.

 

 

les pétales rouges de l’arbre à fleurs tombent en cadence régulière dans les tasses de thé qui reposent sur une table fatiguée.

 

Les lits sont sommaires mais de qualité :

 

simples châssis de bois robuste où sont tendues solidement serrées des cordelettes tressées…dessus un matelas confortable. Le repos est réparateur malgré l’incessante chaleur. Sur les murs blanchis à la chaux de la demeure coloniale, les lézards patientent, accrochés, immobiles  comme pétrifiés par la chaleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le toit, une terrasse fréquentable en fin de journée seulement, autorise l’accompagnement du  soleil qui tombe dans l’océan.

 

Tôt le matin, les enfants des pêcheurs frappent sur l’anneau de fer rouillé fixé à la porte massive de la guesthouse :

 

ils viennent vendre les crevettes du Mozambique, les gambas ou encore de superbes langoustes aux carapaces grises et ocre tachetées de points rouges.

 

les langoustes ont la couleur des murs de la vieille ville…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est au nord du Mozambique qu’il faut déguster la langouste !

 

Plus nous descendrons vers le Sud, et plus les prix grimperont.

 

 

 

Le long des magnifiques plages du Sud Mozambique, de luxueux lodges à la clientèle aisée font considérablement monter les prix.

Les pêcheurs ne s’y trompent pas !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur « Ilha », les cabanes bambou qui cuisinent le noble produit, proposent des langoustes pesant souvent les deux kilos pour un montant qui ne dépasse pas les 15 US $.

 

Servies avec un riz blanc à la noix de coco et les incontournables frites, les langoustes sont fendues devant le client avant d’aller faire un tour sur les charbons des barbecues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plat est délicieux, ça mériterait un grand vin blanc!

 

Nous nous contenterons de la bière fraîche au lieu des Sauvignons  Sud-Africains en « bag in box »…Inutile de risquer fortement d’endommager ce plat royal!

 

 

L’ile est découpée par de petites criques où s’échouent les "dhows", robustes embarcations de pêche de tradition millénaire que l’on voit tout au long de la côte de l’Afrique de l’Est.

 

Les pêcheurs savent vendre leur sortie sur les îles avoisinantes d’« Ilha de Mozambique ».

 

C’est la belle occasion de passer la journée sur  le sable blanc de ces îles désertes et ne rien faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Baignades et repos en attendant au pied des dunes ombragées de déguster les poissons grillés sur braseros.

 

Retour à la voile au soleil couchant en abandonnant derrière nous les plages idylliques qui font face à « Ilha ».

 

Le crépuscule enveloppe déjà la forteresse Portugaise et la statue de Vasco da Gama.

 

 

A 18h30 il fait nuit, d’ici peu « Ilha de Mozambique » s’endormira bercée au son du ressac des vagues ; cette même musique qui  plus de 500 ans auparavant a accompagné le sommeil des premiers Portugais sur la route des Indes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous passerons quatre nuits sur l’île, un épisode hors du temps !

 

 

 

 

 

 

 



19/11/2012
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