Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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48, Chili, San Pedro de Atacama, le désert !

 Chili, San Pedro de Atacama, le désert !

 

 

 

 

... Un désert de circonstance !

 

 

 

 

« À dix heures du matin le désert d'Atacama se montrait dans toute sa resplendissante inclémence, et je compris pourquoi la peau des gens d'Atacama semblait prématurément vieillie, creusée de sillons laissés par le soleil et les vents chargés de salpêtre. »

 

 

 

Luis Sepulveda « Les Roses d'Atacama »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous quittons la vallée d’Elqui, presqu’avec regret, c’est une halte magnifique.

 

 

 Un long parcours nous attend pour rejoindre, tout là-haut au Nord, le désert d’Atacama.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bus de nuit confortable et au petit matin, derrière le parebrise du premier étage, nous découvrons ce ruban bleu monotone, rectiligne, écrasé de soleil, baigné de temps à autres par les rouleaux du Pacifique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous roulons vers Antofagasta, imposante ville portuaire qui longtemps exporta du phosphate avant de se convertir dans l’expédition du cuivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cuivre... La richesse de cette région !

 

 

Antofagasta, encombrée de camions qui dans une ronde inlassable vont et viennent vers le port en dégageant dans l'air une poudre noire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une poussière noire et dense qui inquiète.

 

Une crasse qui salit les mains, se dépose sur les balcons et les façades des immeubles.

 

 

L’Institut de santé publique s’alarme : 

 

16 métaux différents dans cette poudre volatile, peut-être plus !

 

 

 

Le Collège médical d'Antofagasta y a décelé "des quantités d'arsenic, cadmium, zinc, chrome, plomb et manganèse dépassant largement les normes chiliennes"

 

 

 

Une poussière qui tue, un taux de cancers en série anormalement élevé.

 

 

 

Antofagasta, une ville au bord de l’océan qui ne fait pas rêver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quinze heures de bus plus tard, dans les vapeurs ondulantes qui s’échappent de l’asphalte, la chaîne des volcans ourle l’horizon.

 

 

Nous y sommes presque, l’oasis se dessine :

 

 

San Pedro de Atacama, posé sur le sable à près de deux mille cinq cents  mètres d’altitude, un bel écrin de verdure dans un des déserts les plus aride de la planète.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pourtant, la veille de notre arrivée, subitement, violente, la pluie, s’est mise à arroser le désert.

 

Inhabituel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les volcans, bleus, rose-ocre, couronnent le village.

 

Les maisons basses construites en adobe et les ruelles de terre battue de San Pedro s’ouvrent sur les pistes qui s’égarent dans l’altiplano andin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici commence la valse des couleurs irréelles ; le pueblo sait vendre les paysages superbes qui l’entourent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Des deux côtés de la rue principale, à chaque esquinas  mangées par le soleil, les agences encensent ces univers insolites d’une orgueilleuse pureté sauvage qui fait la renommée de San Pedro de Atacama.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Territoire lunaire, cônes volcaniques habillés de blanc, étendues de sel, geysers tumultueux, l’Atacama concentre toutes ces merveilles qui font la réputation de ce nord chilien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 À cheval sur le tropique du Capricorne, le désert d’Atacama déploie 100 000 kilomètres carrés de sécheresse austère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seule l’altitude modère la chaleur dans ces espaces infinis.

 

 

 

 Un bleu qui semble éternel, un air d’une pureté extrême et un immense silence enveloppent volcans et lagunes :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au Sud de San Pedro, à un jet de pierre de l’Argentine, les montagnes alimentent secrètement en eau et en sels les salars :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 À plus de 4300 mètres d’altitude, les lagunes Miscanti et Miñiques étincellent d’un bleu puissant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Invisible à l’œil, l’eau ruisselle de la cordillère dans une course souterraine millénaire.

 

 

 

 

 Seuls les vigognes et flamants semblent troubler délicatement ce monde mystérieux hors du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au nord de San Pedro cette fois ci, en route vers la Bolivie, les geysers del Tatio plongent le visiteur dans un immense bain de vapeur qui peine à réchauffer l’atmosphère glacial de l’aube naissante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est très tôt le matin, sous des températures négatives, qu’il faut venir rencontrer ces formations minérales qui crachent des fumerolles tourbillonnantes et éructent bruyamment des jets d’eau bouillonnants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand le jour a totalement gommé les dernières traînées grises de la nuit, comme une bête qui s’assoupit, El Tatio calme sa respiration.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est l’instant où les trous de la terre, béants comme des nasaux, ne laissent plus échapper qu’un panache silencieux de buée moutonnante qui s’élève dans un ciel azur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis brutalement, dans ce ciel pur, les portes du désert se sont fermées. On s’y attendait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après le Pérou, l’Argentine, la Bolivie…Le Chili a bouclé ses frontières et clôturé l’accès aux Parcs Nationaux.

 

 

 

En quelques jours, San Pedro de Atacama au cœur du désert est devenue un pueblo déserté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le covid-19, cette bestiole invisible s’est invitée ici aussi.

 

 

 

 

 

San Pedro de Atacama, connue pour son effervescence commerçante a baissé les rideaux et les touristes s’en sont allés.

 

 

 

 

 

 

 

 

La charmante petite église de San Pedro, l'une des plus anciennes du pays, se désole de cette baisse de fréquentation soudaine...

 

 

 

 

 

 

 

 

Les étrangers quittent l’embarcation du désert peu à peu pour rejoindre au plus vite Santiago et espérer un vol « back home ».

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous ne verrons donc pas la valle de la luna et ses reliefs lunaires, ni Rapa Nui que nous avions réservé pour notre dernière semaine au Chili :

 

 

l’île de Pâques a bien évidemment restreint drastiquement ses accès.

 

 

Ce lundi 17 mars, San Pedro était étonnement calme. Autour de la place de l’église c’était…oui, c’est ça, le désert !

 

 

Nous aussi, nous regagnons le 19 mars Santiago et nous aviserons tranquillement la suite en fonction des consignes du pays.

 

Il va falloir vraisemblablement s’armer de patience.

Nous ne sommes pas à plaindre, la situation est beaucoup plus compliquée en France.

 

 

 

Conseils aux voyageurs :

 

 

Nous avons rencontré à nouveau Anaïs et Loïc (croisés déjà à Vicuña) et avons loué ensemble une voiture.

 

La location devient rentable à 4.

 

 

Les routes et pistes sont aisément praticables:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le désert d’Atacama fait partie des « must » au Chili,

 

 

 

 

 

 

 

 

...mais n’atteint pas les décors somptueux du désert de Lipez en Bolivie toute proche.

 

 

 

 

Il en va de même pour les salars, pour ceux qui connaissent le grandiose Salar d’Uyuni en Bolivie, les salars d’Atacama paraîtront quelque peu insignifiants.

 

 

 

(Avis perso)

 

Liens ci-dessous :

 

 Bolivie 2, Les terres extrêmes du Sud Lipez.

 

 

Bolivie 3, Le Salar d'Uyuni, sous le sel, une mine d'or...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



19/03/2020
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