6, Argentine, Buenos Aires, La Boca...Et au hasard des rues.
6, Argentine,
Buenos Aires, La Boca…Et au hasard des rues.
Republica de la Boca.
Un quartier populaire, un monde ouvrier autrefois, mais aujourd’hui les marchands du temple sont dans la place.
Du moins dans ces ruelles de charme qui se donnent rendez-vous sur la promenade longeant les docks.
C’est le quartier du port, l’un des barrio emblématique de Buenos Aires.
Mal famé dit-on, mais surtout devenu aujourd'hui vitrine touristique de la ville avec ses baraques de tôles peintes de couleurs vives.
En quittant San Telmo pour s’engager dans la Boca, ici encore la rupture est nette, c’est un autre Buenos Aires que l’on découvre :
Habitations modestes, façades de vieux immeubles dégradées par le temps, la tôle rouillée a pris le pas sur la pierre.
Les bus de touristes se concentrent sur El caminito, ce petit chemin aseptisé qui sent le propre et quelque peu le maquillage, un atout essentiel pour ne pas effrayer le chaland.
Attention, sous les façades de tôles ondulées parfaitement repeintes, le prix du café en terrasse peut laisser penser qu’on fait banquette à Paris.
Ateliers d’artistes, étals d’artisanat, restaurants et danseurs de tango…On en fait vite le tour.
Aujourd’hui mardi 22, la Republica de la Boca vibre aux couleurs jaune et bleue.
Nous ne le savions pas, mais la présence de nombreuses équipes de télévisions, dès neuf heures du matin, annonçait un événement majeur dans la vie de la cité.
On ne peut pas le rater, ses murs de béton peints aux couleurs du club semblent déteindre sur tout l’environnement.
Nous y sommes:
Devant nous la Bonbonera !
Le stade d’un des plus prestigieux clubs du pays, Le Boca juniors.
L’effervescence s’empare de la Boca dès le matin alors que le duel ne débutera qu’à 21h30.
Quand on entre dans le quartier, nous sommes prévenus que nous pénétrons dans un barrio à part :
bienvenue dans la Républica de la Boca.
Ce soir c’est el classico :
Les deux grands clubs de Buenos Aires s’affrontent, Boca Juniors contre River Plate, match décisif pour une place en finale de la Copa Libertadores, un titre disputé parmi les meilleurs clubs de foot-ball du continent Sud-Américain. (Équivalent à la Champion's league en Europe).
Boca Juniors l’emportera 1 à 0, ce ne sera pas suffisant car défait au match aller 2 à 0, c’est River plate qui disputera le trophée le 23 novembre à Santiago du Chili face à un club Brésilien.
( Si Santiago du Chili retrouve le calme et l'apaisement !)
Boca Juniors a son héros national, c’est Diego Maradona qui avant de rejoindre l’Europe a porté haut les couleurs du club.
Le barrio de La Boca et son Caminito attirent le monde entier avec ses maisons de tôles colorées mais on comprend rapidement que l’authenticité s’est envolée, Disneyland semble avoir éclipsé l'esprit des années passées.
Un joli musée planté sur le port rend hommage à Benito Quinqua Martin ;
C’est dans la maison même de l’artiste que s’effectue la visite :
Le travail du peintre témoigne du monde ouvrier qu’il a connu, cheminées d’usines, silhouettes de dockers et ambiance portuaire peints à grand coups de couteaux.
Et au hasard des rues de Buenos Aires :
Avec ces jeunes Argentins venus de la grande île de la Terre de Feu visiter la capitale.
La Terre de Feu, c'est si loin!
Une visite insolite, la maison de Ricardo Rojas :
Ecrivain, journaliste, poète et historien, Rojas étudie l’histoire et la richesse culturelle des peuples natifs de la Patagonie tout en dénonçant les massacres perpétrés par les colonisateurs.
En 1930, il milite pour le parti de l’Union Civique Radicale, ça ne plait pas au pouvoir en place;
Comme il se passionne pour ces « sauvages », on l’exile en stage à la prison Ushuaia pour qu’il prenne le frais.
Il meurt en 1957 à Lima.
Buenos Aires est riche de ses musées.
Beaucoup sont gratuits et lorsqu’un droit d’entrée est demandé c’est environ l’équivalent de deux Euros mas o menos.
Le Malba mérite une visite, ce musée d’Art Moderne Latino-Américain expose entre autres des œuvres de l’Argentin Berni qui met en scène marginaux et gens du peuple.
Frida Kalo et Diego Rivera sont également présents.
...Hasard des rues de Buenos Aires :
...Guerre des Malouines, une plaie encore ouverte :
On l'a vu tripoter la batterie, il ne fallait pas...
Nous étions sur le trottoir en face et ça a fait "Boum"!
Couleurs sur la ville :
Douleurs sur la ville :
« On n’oublie pas, on ne pardonne pas » :
1976/1983, enlèvement, torture et homicide, le quotidien de ce que les Argentins ont nommé la guerre sale conduite par le Général Videla.
La junte militaire serait responsable de 30 000 opposants « disparus » en l’espace de huit ans.
« Nous sommes toujours à la recherche des 400 petits enfants » :
Les mères et grands-mères de la Plaza de Mayo qui demandent justice et vérité pour savoir ce que sont devenus les bébés et enfants disparus souvent « donnés » clandestinement à des familles proches de la junte militaire.
Rassemblement silencieux tous les jeudis.
Nous quittons Buenos Aires, demain nous ferons route pour Rosario.
Un passage chez le caviste nous a semblé utile !
…Et pour François qui connait l’art de la découpe des bouteilles vides, ci-dessous une suggestion !
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