Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Egypte 16, Là où le Nil rencontre la mer...Et retour à Alexandrie...

Egypte 16, Là où le Nil rencontre la mer…

 

                                …Et retour à Alexandrie, on adore !

 

 

 

« Drapée dans sa melaya noire, elle rêve.

 

 

 

 

    Elle rêve éveillée, elle rêve à la capitale où elle n’est jamais allée.

 

 

 

Elle rêve de marcher dans un jardin, de connaitre la mer, d’entrevoir l’espérance entre ses paupières nues.

 

 

 

Elle rêve de briser le cercle de la pauvreté qui l’environne, et que, paradoxalement, elle ne ressent pas comme une tragédie, juste un effet du destin.

 

 

 

 

Une fatalité.

 

 

 

 

    Mariée à seize ans. Elle en a aujourd’hui vingt-cinq et en paraît dix de plus. Cinq enfants….

 

 

 

 

 Tout à l’heure, elle sortira pour remplir sa gargoulette.

 

 

 

Elle reviendra laver le linge. Ses mains fatiguées se couvriront du bleu de lessive.

 

 

 

Elle reprisera la robe de sa fille, préparera un repas – quelques fèves, quelques oignons, des œufs, un pain noir.

 

 

 

 

Elle se battra contre la poussière et les mouches, et attendra docilement le retour de son mari, assise sur le sol avec Salima.

 

 

 

 

Salima, sa voisine, cinq enfants,  vingt-cinq ans et qui en paraît dix de plus. »

 

 

 

 

Gilbert Sinoué,  « Impressions d’Égypte »

 

 

 

 

Elle rêve...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous quittons l’oasis de Siwa, derrière nous les palmeraies s’effacent.

 

Le bus marquera pas moins de cinq arrêts aux « check points » tenus par la police ou les militaires.

 

Sur cette route du désert, à chaque fois c’est le même scénario qui se répète : contrôle systématique des pièces d’identité des Egyptiens même si dans le quart d’heure précédent ça vient d’être fait.

 

Inspection des soutes à bagages, fouille des sacs s’il y a un doute.

 

 

Seuls étrangers à bord, on nous demande parfois nos documents…

 

à la vue d’un passeport Français, le visage du militaire s’éclaire, « Good France…Very good ! Zinedine Zidane…welcome ! »

 

 

La France a conservé une grosse côte en Egypte… et Zizou aussi !

 

 

Nous retrouvons avec bonheur notre hôtel un peu miteux mais idéalement placé sur la corniche d’Alexandrie.

 

 

 

 

 

On sait déjà qu’on se régalera de poissons, qu’il fera bon se balader sur le front de mer et qu’Alexandrie la « Méditerranéenne » a beaucoup à offrir même si elle est rarement au programme des circuits au pays des Pharaons !

 

 

 

 

 

Alexandrie, on adore...En français dans le texte, chaque jour l'amour c'est la santé!!

 

 

 

 

Ce soir c’est opéra !

 

 

L’opéra de « quatre sous »,  enfin presque : cinquante livres les places (2, 5 Euros) situées aux premiers rangs du parterre pour un récital donné (franchement donné !) par le « Cairo Symphony Orchestra » ;

 

 


 

 

À ce prix-là, choisir serait se priver et nous voilà en route pour « Carmen » de Bizet, « Le Boléro » de Ravel  et quelques illustres Russes inconnus à ma mémoire…

 

 

 

 

 

 

 

 

Un très beau récital qui a failli me laisser planter à l’entrée du palais : je me suis pointé avec mes gros sabots (Bretons).

 

 

 

 j’avais avec succès franchi le portique de sécurité et fut ensuite accueilli sur les marches de l’opéra par trois « men in black » portant nœud-pap, parlant un excellent anglais et ne laissant aucun doute quant à leurs minois navrés  à la vue de ma tenue de gala…

 

 

 

On m’a, avec beaucoup de délicatesse,  fait comprendre qu’un Tshirt pour le concert ça ne collait pas !

 

 

 

(quoi que le mien en fin de journée commençait à coller pas mal !)

 

 

 

Une chemise était nécessaire et une cravate également !

 

 

 

Peu habitué à fréquenter les dorures des opéras, dévoilant ici  mes limites en la matière, j’ai donc cavalé à l’hôtel enfiler une chemise digne de ce nom, mais point de cravate, accessoire rarement utile dans un sac à dos !

 

 

 

 

Les trois sympathiques sbires comprenant la qualité de mon effort, et n’ignorant rien de ma situation (merci Marie) m’attendaient sur le perron avec une cravate à la main, le nœud déjà fait !

 

 

 

« Very nice sir ! » me dit le portier en me passant la cravate autour du cou !

 

 

 

Quel talent ces placeurs ! Et Superbe concert !

 

 

 

 

Le lendemain nous prendrons le minibus pour Rosette (Rashid en langue Arabe) et sa fameuse pierre dont l’originale se trouve à Londres…

 

 

 

 

 

 

 

 

Un déchiffrage approfondi de la pierre de Rosette rendit célèbre Champollion qui décrypta les hiéroglyphes. Des copies fleurissent dans la ville.

 

 

 

 

 

 

 

C’est davantage la découverte du delta qui nous intéresse, avec à la clef, l’estuaire du Nil, là où le fleuve après plus de six mille kilomètres à travers l’Afrique, vient mêler  ses eaux à la mer.

 

 

 

 

 

 

 

C’est pour nous, une conclusion à ce voyage, un aboutissement « géographique » dans un paysage banal, sans grand intérêt, mais qui clôture la perception de ce fleuve roi tellement malmené !

 

 

 

 

Nous avions découvert les « prétendues » sources du Nil au Burundi (saison 1).

 

 

 

 Le lac Victoria et l’Ouganda nous avaient réservé le fabuleux spectacle du Nil tombant en chutes majestueuses au Murchinson National park, puis ce fut le Nil blanc en Éthiopie et sa jonction avec le Nil bleu au Soudan.

 

 

 

 

A Rosette, le grand fleuve achève sa course phénoménale. Nous le saluons bien bas!

 

 

 

 

 

 

Le delta du Nil  impressionne :

 

 

 

C’est l’une des régions les plus densément peuplées et les plus intensément cultivées au monde.

 

Un tiers des Egyptiens vivent dans le delta qui ne représente qu’à peine 3% de la superficie du pays. 

 

 

 

 

 

 

 

Les terres noires du delta assurent presque la moitié de la production agricole égyptienne (blé, fèves, riz, bananes).

 

 

 

On y puise massivement l’eau du Nil.

 

 

 

 

 

 

 

La construction du barrage d’Assouan a mis un terme à l’apport nutritif des sédiments du fleuve ;

 

 

il est loin le temps des pharaons où les crues fertilisantes  du Nil étaient attendues comme une bénédiction des Dieux !

 

 

 

 

Située à moins de deux mètres au-dessus du niveau de la mer, la région du delta est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique et, avant tout, à l’élévation du niveau de la mer.

 

 

 

Un scénario catastrophe se profile : extrait d’une étude du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE).

 

 

 

 

«…les estimations les plus communes prévoient une hausse du niveau de la mer Méditerranée  comprise entre trente centimètres et un mètre d'ici la fin du  XXI e siècle.

 

 

 

Une hausse d’un mètre entraînerait l’inondation d’un quart du delta et le déplacement de 10 % de la population, dans une zone déjà surpeuplée.

 

 

 

 

 Toutes les activités économiques du delta seraient durement touchées.

 

 

 

La production agricole serait réduite du fait de l’inondation des terres et de la salinisation de l’eau.

 

 

 

 Les lagons côtiers, qui représentent un tiers des captures de poissons du pays, seraient eux aussi détruits par les intrusions d’eau salée.

 

 

 

 Les infrastructures touristiques et de loisir, elles aussi, devraient être en partie abandonnées.

 

 

Enfin, l’intrusion de l’eau de mer contaminerait les maigres ressources en eau douce souterraine qui existent à l’heure actuelle, accroissant encore la pénurie d’eau potable. »

 

 

 

 

 

À Rosette, on ne s’en soucie guère, les préoccupations sont ailleurs.

 

 

 

Ville de province un peu déglinguée, ancien premier port du pays avant qu’Alexandrie ne la supplante, Rosette a conservé quelques anciennes demeures à étages témoignant d’un passé de riches armateurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

Peu de touristes s’y rendent, pourtant une visite de la vieille ville donne l’occasion d’entrevoir une Egypte provinciale, sympathique, où il n’est pas rare de croiser des visages au profil Européen, descendants, dit-on, des soldats de Bonaparte…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fameuse campagne d’Egypte aurait donc laissé quelques traces !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mosquées en nombre voisinent avec quelques églises Coptes, sévèrement sécurisées depuis les attentats visant la minorité chrétienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur Alexandrie....

 

 

 

 

 

 

 

 

...et passage au Musée National  de la ville :

 

 

 

dans un palais au style Italien, le musée offre une perspective de l’histoire de l’Egypte et d’Alexandrie incluant sa période Gréco-Romaine.

 

 

 

 

Une très belle section pharaonique occupe le sous-sol, bien mise en valeur, avec  une collection réduite mais exposant des œuvres antiques splendides.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Demain nous ferons route vers la capitale et sa fournaise…38° annoncé dans ce mois de mars finissant.

 

 

 

Et comme nous y avons pris goût, notre dernière soirée à Alexandrie se fera en musique :

 

 

 

Concert à la Bibliotheca avec le philarmonique d’Alexandrie cette fois, qui interprète les musiques de films du compositeur Rageh Daoud, icône égyptienne très populaire.

 

 

 

 

 

Nul besoin de cravate dans la salle de concert de la bibliothèque !

 

 

 

 



23/03/2018
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